Euthanasie : la radiation du Dr Bonnemaison reste maintenue
L'Ordre des médecins reste pour le maintien de la radiation du Dr Nicolas Bonnemaison, en dépit de son acquittement, et rappelle cette position dans un mémoire transmis au Conseil d'Etat auprès duquel l'urgentiste a fait appel, a indiqué jeudi 17 juillet à l'AFP le président de l'Ordre.
Jugé pour l'empoisonnement de sept patients en fin de vie, le Dr Bonnemaison a été acquitté le 25 juin 2014, mais le parquet général de Pau a annoncé le 2 juillet qu'il faisait appel de cette décision.
"Le Conseil national de l'ordre des médecins (CNOM), au nom de la chambre nationale disciplinaire, a mandaté un avocat auprès du Conseil d'Etat pour présenter un mémoire sur la position de l'Ordre", a expliqué à l'AFP le Dr Patrick Bouet, président du CNOM.
"Cette position est connue, elle n'a pas varié : il convient que la sanction de radiation du Dr Bonnemaison prononcée par cette juridiction indépendante soit exécutée", a-t-il ajouté.
Cette radiation, qui lui interdit d'exercer la médecine, est "effective depuis le 1er juillet", a-t-il rappelé.
Le 25 juin, juste après l'acquittement du Dr Bonnemaison, le Dr Bouet avait expliqué que ce médecin pouvait demander sa réintégration au bout de trois ans.
Le Conseil d'État saisi par les avocats du médecin
Les avocats du médecin avaient saisi le Conseil d'Etat avant même l'acquittement pour contester la radiation en considérant que la décision du CNOM avait été prise de manière illégale, en se fondant uniquement sur des informations de presse "sans regarder le fond du dossier", a rappelé jeudi à l'AFP Me Arnaud Dupin, l'un des défenseurs de M. Bonnemaison.
"Le Conseil de l'ordre ne tient absolument pas compte des réalités", a-t-il déploré : "Ils ne prennent absolument pas en considération ce qui a été dit devant la Cour d'assises", a-t-il poursuivi.
"Nous ne sommes pas étonnés. Le Conseil de l'ordre a voulu le sanctionner avant la justice et ne veut surtout pas remettre en cause sa propre décision", a-t-il ajouté, en considérant qu'il aurait dû faire preuve de "prudence" en restant "neutre", en attendant que le Conseil d'Etat tranche.
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