Grandir en ville met en péril…
Obésité, schizophrénie, troubles du comportement, asthme, diabète, myopie… Autant de pathologies qui pullulent dans nos villes à vitesse grand V et guettent les futures générations.
Qu’ils soient chercheurs en Espagne (Grenade), à Londres ou aux Etats-Unis (Ohio), tous sont unanimes : un enfant élevé en ville, a parfois jusqu’à deux fois plus de chances de contracter une maladie chronique qu’un enfant élevé à la campagne… Un ratio assez alarmiste, qui ne devrait guère s’améliorer dans les années à venir, l’ONU estimant qu’en 2050, 70 % de la population mondiale sera instalée… en ville !
Ainsi les chercheurs de l’Université de Grenade ont découvert que les femmes enceintes résidant dans des grandes villes ont plus de possibilités d'avoir un enfant en surpoids que ceux qui vivent dans un milieu rural. En cause : une exposition majeure aux xénoestrogènes, un type de polluant environnemental présent dans les zones industrielles, qui se comporte comme des hormones. Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs ont évalué la charge oestrogénique du placenta des femmes enceintes qui ont accouché d’un "gros bébé".
Au delà d’une croissance foetale anormale, les chercheurs estiment que les xénoestrogènes augmentent également le risque pour ces "bébés des villes" de contracter une hyperactivité, une infertilité, ou des cancers du poumon, des voies respiratoires ou de la prostate.
Le diabète, maladie chronique qui tue le plus à travers le monde, se développerait aussi plus facilement dans nos grandes villes qu'ailleurs. Les polluants environnementaux en seraient également à l’origine, selon des chercheurs de l'Université d’Ohio (USA). En effet la pollution de l’air, difficilement évitable en ville, favoriserait les inflammations, l’apparition de cellules graisseuses, et donc le risque d’avoir un diabète de type 2.
C’est bien connu, les enfants des villes voient moins la lumière du jour que les enfants des campagnes ! Un constat qui accentuerait, chez les enfants, selon des chercheurs du Centre australien d'excellence des sciences de la vision, le risque de contracter une myopie sévère… Les etudes de ces chercheurs ont montré que l’exposition au soleil permettrait d’extraire de la rétine la dopamine, une hormone qui contrarie la croissance d’un globe occulaire excessif, cause de la myopie.
Une étude menée à l'Institut de psychiatrie de Londres, par le Dr Glyn Lewis, démontre également que le taux de schizophrènes est deux fois plus élevé chez les hommes qui ont grandi en ville, plutôt qu’à la campagne...
Le Dr Glyn Lewis, estime aussi que les habitants des villes ont un risque de 39 % plus élevé, de faire une dépression ou d’avoir des troubles comportementaux qu’un habitant des campagnes.
En 2050, nous serons probablement autour de 9 milliards sur cette planète. Peut-être une raison supplémentaire pour certains de prendre la clé des champs...
En savoir plus :
- MailOnline
- "Why living in a city makes you fat, infertile, blind, depressed and even causes cancer", John Naish, 21 novembre 2011.