Hépatite C : espoir d’un nouveau traitement par combinaison
Une nouvelle molécule ciblant une région encore inexploitée du génome de l'hépatite C offrirait un espoir de guérison aux patients ne répondant pas au traitement classique à base d'interferon pegylé et de ribavirine. L’étude réalisée par des chercheurs de l'Université du Michigan (Etats-Unis) a été publiée, mercredi 18 janvier 2012, dans The New England Journal of Medicine.
Jusqu'ici les patients atteints d'une hépatite C de génotype 1 (virus le plus répandu et le plus difficile à traiter) étaient traité avec l'interferon-pegylé et la ribavirine. En 2011, on y a ajouté une antiprotéase, un antiviral qui bloque la production des protéases et des polymérases, deux enzymes nécessaires à la multiplication du virus. C'est la trithérapie utilisée aujourd'hui pour un grand nombre de patients.
Les chercheurs de l'Université du Michigan sont allés un peu plus loin, en utilisant une molécule anti-NS5A. La NS5A est une région du génome de l'hépatite C dont on connaît mal les mécanismes d'action. Tout juste sait-on que cette région est essentielle à la multiplication du virus de l'hépatite C.
En combinant l'Interferon-Pegylé, la Ribavirine, l'antiprotéase et la molécule anti-NS5A, les chercheurs ont obtenu des résultats spectaculaires. Chez neuf patients sur dix, traités pendant 24 semaines, ils obtiennent une charge virale négative.
Chez les neuf patients uniquement traités avec l'antiprotéase et la molécule anti-NS5A, les résultats sont moins bons mais on obtient tout de même une charge virale négative chez quatre patients.
D'après le Pr. Patrick Marcellin, hépatologue à l’hôpital Beaujon de Clichy (AP-HP) et chercheur à l'Inserm, "ces résultats sont très encourageants car ça veut dire qu’on peut guérir des patients avec des anti-viraux directs". De plus, il s'agit de comprimés et non pas d'injections, ayant moins d'effets secondaires que l'interferon et la ribavirine. "L’avenir dans le traitement de l'hépatite C est sans doute la combinaison de plusieurs antiviraux directs".
Quelques bémols à cette étude néanmoins : les résultats n'ont été observés qu’avec un recul de douze semaines. Il faudra donc mener d'autres études, avec une plus grande cohorte de patients, à plus long terme (avoir un recul d’au moins un an) afin de s'assurer de la non-toxicité du traitement et vérifier que les patients sont bien guéris.
Source : "Preliminary Study of Two Antiviral Agents for Hepatitis C Genotype 1", The New England Journal of Medicine, January 19, 2012 Vol. 366 No. 3
En savoir plus :