Inde : la pollution atmosphérique de plus en plus meurtrière

New Delhi, la capitale indienne, est la ville où l'air est officiellement le plus dangereux de la planète. Depuis le début de l'année 2014, selon plusieurs études scientifiques, New Delhi est en effet devenue la ville la plus polluée au monde, devant Pékin, Le Caire ou encore Mexico. La pollution est ainsi devenue la cinquième cause de mortalité en Inde. Et la courbe ne semble pas prête de s'inverser.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Inde : la pollution atmosphérique de plus en plus meurtrière (Reportage du 26/09/14)
Inde : la pollution atmosphérique de plus en plus meurtrière (Reportage du 26/09/14)

La pollution à New Delhi, c'est un peu comme un tueur en série. Chaque jour 23 Delhiites meurent prématurément d'une maladie respiratoire. Un nombre qui ne cesse d'augmenter. Et dans les hôpitaux de la capitale, les services de pneumologie ne désemplissent pas.

L'Inde détient un triste record, celui du taux de décès liés à des infections respiratoires qui est le plus élevé au monde. Asthme, bronchite chronique, cancer du poumon, ces pathologies touchent une large partie de la population. "Lorsque les niveaux de pollution sont élevés, les admissions à l'hôpital pour des bronchites ou des problèmes respiratoires ou encore cardiaques augmentent elles aussi. Quand vous inhalez ces particules irritantes, elles pénètrent dans vos poumons, dans les bronches et provoquent une inflammation. Vos voies respiratoires rétrécissent et il est donc plus difficile de respirer. Vos muqueuses produisent plus de sécrétions, et ces sécrétions vont boucher l'ouverture des tissus ce qui entraîne des irritations", explique le Pr Randeep Guleria, chef du service de pneumologie de l'Institut national des sciences médicales à New Delhi.

Parmi les particules les plus dangereuses, celles dont le diamètre est inférieur à 2,5 micromètres. En raison de leur petite taille, elles peuvent pénétrer profondément dans les voies respiratoires. Des mesures sont donc régulièrement effectuées dans différents quartiers de New Delhi. Les échantillons récoltés sont ensuite analysés en laboratoire où les polluants atmosphériques vont être listés.

Si au début des années 2000, les autorités locales ont pris des mesures visant à réduire le taux de pollution, lançant notamment un gigantesque projet de métro, entre-temps le parc automobile a explosé et la situation s'est aggravée. Aux huit millions d'automobiles déjà présentes sur les routes de la capitale, 1.400 nouvelles immatriculations s'ajoutent chaque jour au compteur. Et à l'approche de l'hiver, les spécialistes de l'environnement sont encore plus inquiets.

Mais en Inde, les questions environnementales sont encore très peu présentes dans les discours politiques. Les 17 millions d'habitants de la capitale devront donc patienter et suffoquer un peu plus avant de voir leur ciel s'éclaircir.

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