L'IGF s'attaque au numerus clausus
L'Inspection générale des finances étudie la possibilité de supprimer le numerus clausus dans les professions dites "règlementées". Un statut auquel appartiennent une grande partie des professions liées à la santé, et dont les représentants défendent en majorité l'accès limité.
C'est en mars 2013 que l'Inspection générale des finances, corps d'élite des hauts fonctionnaires français, a rendu un rapport passant au crible 37 professions dites "règlementées", dont l'accès est limité par des diplômes ou la nécessité de racheter des charges existantes, qui pratiquent des tarifs réglementés et/ou qui ont un monopole pour certains actes. Parmi elles figurent nombre de professions liées à la santé, comme les médecins, masseurs-kinésithérapeutes, pharmaciens, ambulanciers.
Supprimer des monopoles
Le rapport préconise ainsi de ne plus restreindre l'accès d'étudiants aux professions de la santé, sauf pour les médecins généralistes et spécialistes. Concernant les masseurs-kinésithérapeutes, les chirurgiens-dentistes, les infirmiers et les pharmaciens d'officine, l'idée serait une "suppression du numerus clausus", pour prendre en compte aussi l'arrivée de diplômés d'autres pays, notamment Belgique, Espagne et Roumanie, Français ou non, dont les formations sont reconnues.
L'IGF souligne ainsi qu'en 2012, 29% des nouveaux chirurgiens dentistes s'inscrivant à l'ordre professionnel en France avaient étudié à l'étranger, une proportion montant à 58% pour les vétérinaires, et enfin à 56% pour les masseurs-kinésithérapeutes en 2011.
Admissions parallèles
La suppression du numerus clausus est jugée contre-productive par Jocelyne Wittevrongel de la fédération des Syndicats Pharmaceutiques de France. La Paces [première année commune des études de santé] mise en place il y a à peine trois ans propose actuellement des expérimentations autour du numerus clausus. Certaines facultés expérimentent déjà la possibilité d'intégrer le cursus par une admission parallèle contournant le difficile concours de fin de première année. "Il serait donc plus productif d'attendre les résultats de ces premières mesures", estime la pharmacienne.
Alors que le ministre de l'Economie Arnaud Montebourg a déjà annoncé pour la rentrée une loi qui s'inspirera de ce rapport, gageons que d'autres professions réglementées ne manqueront pas de s'ériger contre un projet de réforme.
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