La césarienne programmée : dans certains cas précis seulement
Face à la multiplication des césariennes en France, 20,1 % des naissances en 2007 contre 10,9 % en 1981, la Haute autorité de santé rappelle aux médecins et à leurs patientes dans quels cas une césarienne peut être programmée. Les établissements privés où les taux de césarienne programmée sont assez élevés sont les premiers visés par ce rappel à l'ordre.
Près d'une femme sur cinq donne naissance par césarienne, une intervention programmée dans près de la moitié des cas : pour améliorer cette pratique, la Haute autorité de santé (HAS) précise ses indications et publie un document d'information pour les femmes enceintes.
La HAS publie des recommandations à l'adresse des professionnels de santé pour préciser les indications médicales de la césarienne programmée au terme de la grossesse : utérus cicatriciel (lorsque la femme a déjà eu une césarienne), grossesse gémellaire, présentation par le siège, macrosomie (poids estimé du bébé supérieur à 4 kg), risque de transmission mère-enfant de certains virus, ou indications plus rares comme un mauvais positionnement du placenta.
Pour chacune de ces situations, la HAS a redéfini les indications de césariennes programmées et celles qui doivent orienter vers un accouchement par les voies naturelles.
Pour toute césarienne programmée, la HAS "recommande que la femme soit informée le plus tôt possible". Cette information comprend "l'indication ou la raison motivant la césarienne, le rapport bénéfices-risques de l'intervention et ses conditions de réalisation".
Elle évoque également la situation où la césarienne est demandée par la femme enceinte, recommandant de rechercher les causes de cette demande telles que la peur de la douleur ou une mauvaise expérience lors d'une précédente grossesse. Le choix du mode d'accouchement doit se faire sur la base d'une décision partagée entre la femme enceinte et l'équipe médicale.
La HAS publie parallèlement sur son site un document d'information destiné aux femmes enceintes (PDF) qui recense les situations pouvant conduire à programmer une césarienne et explique l'intervention et ses conséquences.
La Fédération hospitalière de France (FHF) dénonçait dans une étude en 2009 la tendance à multiplier ces interventions par commodité ou intérêt économique, particulièrement dans les cliniques privées.
Le taux de césariennes dans les maternités privées qui prennent en charge les grossesses sans risque particulier est un point de pourcentage au-dessus de celui des hôpitaux publics accueillant les grossesses pathologiques (niveau 3).
Le recours à la césarienne, planifié, permettrait aux maternités de réduire le nombre de gardes de nuit et de week-end.
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