Le cancer du poumon plus meurtrier que le cancer du sein chez les Européennes en 2016
Alors que les cancers du sein sont de mieux en mieux soignés, ceux touchant les poumons continuent de faire des ravages. En analysant la progression de ces pathologies à l'échelle de l'Europe, une équipe italo-suisse dresse un constat inquiétant : ces deux cancers devraient causer autant de décès l'un que l'autre chez les femmes.
Selon les projections réalisées par les chercheurs, un peu plus de 1.359.000 décès liés à un cancer pour cause directe devraient survenir en 2015 dans l'Union européenne. Environ 766.000 toucheront des hommes, et 592.900 des femmes.
Chez les hommes, les décès liés aux trois principaux cancers (poumons, colorectal et de la prostate) auront respectivement diminué, en six ans, de 9%, 5% et 12%.
Chez les femmes, les décès associés aux cancers du sein et colorectaux auront également diminué très significativement en six ans (de 10% et 8%). Mais ceux relatifs aux cancers du poumon auront, dans le même temps, progressé de 9%.
Le nombre total de décès estimé chez les Européennes, pour 2015, est de 90.800 pour le cancer du sein et de 87.500 pour le cancer du poumon (avec une marge d'erreur de l'ordre de 2.000 décès dans les deux cas). Selon toute vraisemblance, les cancers du poumon prédomineront chez les femmes européennes en 2016.
A noter que ces chiffres bruts masquent une importante diversité régionale. Les pays où les femmes décèderont le plus d'un cancer du poumon sont le Royaume-Uni et en Pologne, avec une mortalité près de trois fois supérieure à celle de l'Espagne(1).
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(1) L'évolution de ces décès liés au cancer du poumon est corrélé, pour l'ensemble des pays, avec celui du tabagisme chez les femmes.
Source : European cancer mortality predictions for the year 2015: does lung cancer have the highest death rate in EU women?
M. Malvezzi et coll. Annals of Oncology, 26 janv. 2015 doi:10.1093/annonc/mdv001
Selon les chercheurs, le cancer du pancréas est a associé "à une perspective négative pour les deux sexes", avec une hausse de 4% chez les hommes et de 5% chez les femmes entre 2009 et 2015.