Le Rivotril® sous surveillance
L'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) vient d'informer les médecins d'une modification des conditions de prescription du Rivotril®, médicament antiépileptique des laboratoires Roche. A partir du 2 janvier 2012, sa prescription ne pourra se faire que par l'intermédiaire d'une ordonnance sécurisée, rédigée par un neurologue ou un pédiatre.
La prescription d'un médicament répond normalement à une AMM : une autorisation de mise sur le marché. Un document qui précise les conditions d'utilisation d'un produit de santé.
Le Rivotril®, commercialisé par les laboratoires Roche, est utilisé pour traiter certaines formes d'épilepsie, mais depuis 2006 il faisait l'objet d'une surveillance particulière en raison de son détournement à de fins de trafic de stupéfiant. Le Rivotril® fait partie en effet de la famille des benzodiazépines, connus pour leur capacité à entrainer une dépendance psychique et physique. Par ailleurs l'Afssaps a mis en évidence un taux important de prescription faite "hors AMM" par des médecins qui utilisent les formes orales (comprimé et solution buvable) de ce médicament pour traiter des douleurs neurologiques.
Pour favoriser "le bon usage du Rivotril® et limiter son détournement, ce médicament, indiqué dans le traitement de l’épilepsie, doit désormais être prescrit sur une ordonnance sécurisée et, à partir du 2 janvier 2012, la prescription ne pourra être initiée que par un neurologue ou un pédiatre", à indiqué l'Afssaps.
Les patients non-épileptiques traités par Rivotril® ont donc un peu plus de deux mois pour mettre en place un traitement de subsitution et faire face à d'éventuelles difficultés de sevrage.
Chaque année sont vendus en France entre 3, 5 et 4 millions de flacons de solution buvable, entre 2 et 2,5 millions de boites de comprimés et entre 40 000 et 45 000 boites d’ampoules injectables. Cette dernière forme du produit est indiquée dans le traitement d'urgence de l'état de mal épileptique.