Les Urgences de l'Hôtel-Dieu fermées
Les Urgences du plus vieil hôpital parisien, l'Hôtel-Dieu, ont été remplacées le 4 novembre 2013 par un centre de consultations 24 heures sur 24, en dépit d'une vive opposition et de l'embarras des politiques à l'orée de l'hiver et des municipales. Le 3 novembre Bertrand Delanoë, maire de Paris, a cependant prévenu par voie de communiqué qu'il ne "validerait aucune forme de démantèlement" de ce service d’urgences.
Les pompiers cessaient progressivement, depuis le 22 octobre 2013, de conduire des patients aux Urgences de cet établissement à deux pas de la cathédrale Notre-Dame, se dirigeant vers d'autres hôpitaux. A partir du 4 novembre 2013, ils ne devraient plus venir du tout.
Les Urgences remplacées par un centre de consultations 24h/24
Les personnes arrivant à l'Hôtel-Dieu par leurs propres moyens - soit les trois quarts de la fréquentation, selon la direction - seront toujours accueillies par des médecins, à toute heure et sans rendez-vous. Elles seront transférées ailleurs, en ambulance, si leur état nécessite des examens plus poussés ou une hospitalisation.
"Il n'y aura pas de changement pour les Parisiens puisque les personnes qui se présenteront, quel que soit le moment du jour ou de la nuit, seront prises en charge avec une qualité et une sécurité garanties", a affirmé Nicolas Péju, porte-parole de l'Agence régionale de santé d'Ile-de-France, dans un entretien à l’AFP. "Il y a absolument la continuité du service pour la population".
La fermeture du service des urgences suscite la polémique depuis l'annonce, en mai 2013, de l’intention de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) de transférer son siège à l'Hôtel-Dieu et de convertir l'établissement en centre de recherche et d'enseignement, sans lits d'hospitalisation.
Les opposants jugent que ce projet va mettre en danger les patients en provoquant une "sursaturation" des urgences des autres établissements parisiens. La réorientation des flux de patients n'est pas "de nature à engorger les autres sites d'autant que leurs moyens seront renforcés", a rétorqué M. Péju.
Le bureau de la commission médicale d'établissement (CME) de l'AP-HP, sorte de parlement des médecins, avait réaffirmé le 29 octobre son soutien au projet de la direction.
"Les urgences de l'Hôtel-Dieu ne ferment pas", a rapporté le président de la CME, Loïc Capron, "elles évoluent vers un nouveau modèle d'accueil pour les patients ayant besoin d'un avis médical sans délai, dans un environnement enrichi (plateau technique d'imagerie et de biologie) et sûr (présences de médecins urgentistes, ambulance du Smur)".
Un dossier très politisé
Face à une controverse menaçant de peser sur la campagne des socialistes parisiens, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, avait déclaré en juillet qu'elle allait "décaler" la date de fermeture afin de ne "prendre aucun risque sur la prise en charge des urgences à Paris au début de l'hiver prochain". Elle avait affirmé par la suite que cette date ne lui "paraissait pas responsable, ni raisonnable".
Les défenseurs des Urgences dénoncent le "double jeu" de Mme Touraine qui n'a pas, depuis, contrecarré le calendrier de la direction.
A la veille de la fermeture du service des urgences, le maire (PS) de Paris, Bertrand Delanoë, a prévenu par voie de communiqué qu'il ne "validerait aucune forme de démantèlement" des urgences de l'Hôtel-Dieu.
"Depuis de nombreuses années la question de l'offre d'urgence à Paris est un des enjeux essentiels pour la vie quotidienne et la santé des Parisiens", a souligné M. Delanoë. "C'est dans ce contexte que se pose la question de l'avenir de l'Hôtel-Dieu car dans l'attente des conclusions (d'un) groupe de travail, il est impératif qu'aucune décision prématurée et irréversible ne soit prise qui consisterait en fait à préempter l'issue de ce débat."
"Aussi, toutes les évolutions d'organisation de l'accueil des patients qui auraient pour conséquence de modifier de façon substantielle le fonctionnement du SAU de l'Hôtel-Dieu à compter de lundi 4 novembre, ne sauraient être acceptées", fait-il valoir. Or, de telles évolutions "remettraient en cause la possibilité d'examen sans a priori des différents projets et de leurs conséquences et compromettraient de facto la possibilité d'une évaluation objective avant toute décision définitive".
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