Mieux détecter le stress post-traumatique
Le stress post-traumatique est un symptôme très handicapant qui peut toucher les victimes d'accident, d'agression ou les militaires blessés… Elles subissent des mois après l'événement douleurs, maux de tête ou cauchemars. Des chercheurs de l'Inserm ont étudié le devenir de 1.300 patients admis aux urgences après un traumatisme. Ils ont démontré qu'il était possible de détecter ceux qui développeront un syndrome de stress post-traumatique, afin d'adapter leur prise en charge. Explications.
D'abord identifié chez les soldats, le syndrome de stress post-traumatique se caractérise par un ensemble de symptômes comme des maux de tête, de l'irritabilité, des troubles du sommeil, des cauchemars ou de l'anxiété…
En enquêtant auprès de 1.300 personnes passées par les Urgences, l'étude de l'Inserm montre que ce syndrome peut survenir après des traumatismes dont l'impact psychologique est souvent méconnu.
L'étude permet en plus d'identifier les personnes et les circonstances qui augmentent le risque de survenue de ce syndrome comme l'explique Emmanuel Lagarde, membre de l'unité "Prévention et prise en charge des traumatismes" de l'Inserm : "Les femmes ont par exemple deux fois plus de risque de syndrome post-traumatique. Ceux qui ont subi une agression, ceux qui ont été blessés dans un accident de la route également, ceux qui ont eu un traumatisme crânien et ceux qui ont eu des blessures importantes… sont particulièrement à risque".
Ces nouvelles données permettraient d'adapter la prise en charge des victimes de traumatismes pour éviter le développement de séquelles psychologiques. Selon le Dr Roland Coutanceau, psychiatre, la première bonne idée est de "faire un dépistage précoce de ceux qui ont une vulnérabilité pour les orienter d'emblée vers la thérapie". Et si ce dépistage précoce n'a pas été fait, le stress post-traumatique s'installe avec son lot de symptômes, il faut proposer aux victimes "une prise en charge individuelle ou de groupe (…) des thérapies qui vont "laver" le psychisme du sujet de l'impact traumatique".
Autrement dit même après un traumatisme crânien qualifié de bénin aux Urgences, il ne faut surtout pas hésiter à faire appel à une aide psychologique si la vie ne reprend pas pleinement comme avant.