On mange moins salé, mais encore trop !
Les Français ont fait des progrès ! Ils mangent moins salé, selon un avis de l'Agence nationale de sécurité alimentaire (Anses), rendu le 9 novembre 2012. Cette diminution de l'apport en sel dans l'alimentation des Français reste néanmoins insuffisante pour atteindre les objectifs de santé publique.
Vidéo : "Trop de sel caché dans les aliments" (4 décembre 2012)
En partenariat avec l'Institut national de la consommation, un suivi de la teneur en sel d'un panel d'aliments a été mis en place depuis 2003.
Il apparaît que la baisse de l'apport en sel se situerait entre 4% et 10% (4% sur 48 aliments répartis en 8 familles ou 10% en extrapolant sur l'ensemble des aliments).
Les trois quarts de nos apports quotidiens en sel proviennent d'aliments industriels. Les conserves, les potages en sachet ou en boîte, les plats cuisinés, le pain et les viennoiseries, le fromage, les charcuteries, les plats de fast-food contiennent beaucoup de sel. L'industrie alimentaire utilise en effet beaucoup cet ingrédient car il est bon marché, qu'il rehausse leur goût et qu'il augmente le poids des aliments en retenant l'eau.
Or, consommé en excès, le sel est un des facteurs de risque de maladies, notamment de l'hypertension artérielle et des maladies cardio-vasculaires. Il peut aussi aggraver l'ostéoporose en provoquant la fuite du calcium dans les urines et augmenter le risque de cancer de l'estomac.
"Quand on abuse de sel, les vaisseaux sanguins deviennent rigides, surtout les artères, d'où les risques d'hypertension, et les risques cardiaques", explique le Dr Mina Khalili, néphrologue à Paris. "Quand les reins sont sensibles, ils sont fatigués par l'élimination de sel. La surconsommation de sel est particulièrement néfaste chez les personnes diabétiques, les personnes qui souffrent déjà de problème d'hypertension et d'insuffisance cardiaque, et les personnes âgées."
L'Anses recommande "la mise en place d'actions complémentaires, le cas échéant réglementaires, pour diminuer le niveau de réduction des teneurs en sel des aliments transformés".
L'objectif de diminution de la consommation de sel dans la population est d'atteindre en moyenne, en 5 ans :
- 8 g/jour chez les hommes adultes ;
- 6,5 g/jour chez les femmes adultes et les enfants.
Cet objectif constitue une étape intermédiaire de l'atteinte de l'objectif fixé par l'Organisation mondiale de la santé qui recommande une consommation maximale de sel de 5 g/j.
La consommation moyenne de sel en France reste de l'ordre de 10 g/j chez les hommes et 8 g/j chez les femmes.
Jusqu'à maintenant, les industriels sont simplement incités à baisser la teneur en sel de leurs produits, sans obligation. Cependant "la dynamique actuelle de réduction des teneurs en sel par ces démarches volontaires (apparaît) à elle seule insuffisante pour atteindre les objectifs de santé publique fixés", estime l'Anses.
"Des actions complémentaires, le cas échéant réglementaires, devraient être menées afin d'augmenter à la fois le nombre de produits concernés (par les réductions de teneurs en sel, ndlr) et le niveau de réduction des teneurs en sel des aliments transformés", indique-t-elle.
Le ministre délégué à l'Agroalimentaire, Guillaume Garot, a annoncé à l'AFP qu'il convoquerait les industries agroalimentaires "pour travailler sur les ingrédients alimentaires", à la mi-décembre 2012.
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