Quand le sperme provoque la libération des ovules
Un composant du liquide séminal, la partie liquide du sperme, a été identifié comme un facteur induisant l'ovulation chez la femelle chez plusieurs espèces, dont l'Homme, selon une étude publiée le 20 août 2012, dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences.
Comme la plupart des animaux femelles, les femmes disposent d'une ovulation spontanée, c'est-à-dire qu'elles libèrent des œufs, les ovocytes, régulièrement et indépendamment de leur activité sexuelle. A l'inverse, d'autres espèces, comme les lapins ou les lamas, qui ne libèrent des œufs que lors d'un rapport sexuel.
Durant des années, les scientifiques pensaient que c'était la stimulation physique qui induisait la production d'ovules chez les femelles de ces espèces. Cependant, dès 1985, l'idée qu'un facteur d'induction de l'ovulation puisse être présent dans la partie liquide du sperme, le liquide séminal, émane d'un groupe de chercheurs chinois. C'est en étudiant ce liquide chez plusieurs espèces que les chercheurs de Université de Saskatchewan ont confirmé cette hypothèse.
Pour cela, ils ont injecté du liquide séminal dans la patte postérieure de femelles lama pour savoir si l'ovulation était déclenchée. Comme cela a été le cas, ils ont ensuite testé indépendamment les différents composés du liquide afin de trouver lequel d'entre eux pouvait être le facteur d'induction de l'ovulation.
Au terme de sept années de recherches, les scientifiques ont identifié une substance, retrouvée non seulement chez le lama, mais aussi dans le sperme de porc, de souris, de vache et d'homme.
Alors qu'ils pensaient trouver une protéine inconnue, le facteur isolé est assimilable à l'hormone de croissance ß-NGF, connue pour contrôler la différenciation et le maintien des cellules nerveuses. Présent dans le sperme, ce facteur cheminerait dans le corps de la femelle et activerait les hormones responsables de la libération des ovules.
Chez l'homme, cette découverte anéantirait les techniques de contraception naturelle qui préconisent de ne pas avoir de rapport durant la période supposée de l'ovulation, afin de ne pas tomber enceinte.
Désormais, les chercheurs de l'Université de Saskatchewan souhaitent étudier le rôle que pourrait avoir ce facteur inducteur par rapport à l'infertilité.
Source : "The nerve of ovulation-inducing factor in semen", PNAS, le 20 août 2012. Doi : 10.1073/pnas.1206273109
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