Ségolène Royal prévoit d'interdire l'épandage aérien de pesticides
La ministre de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie, Ségolène Royal, s'est engagée lundi 26 mai à signer un arrêté interdisant l'épandage aérien de pesticides. Alors que la Direction générale de l'Alimentation (DGAL) maintient des dérogations pour certains agriculteurs, plusieurs causes motivent la décision de la ministre.
Le dossier de l'épandage aérien est, depuis de longs mois, l'objet d'un débat qui vient d'être relancé... Dans un communiqué, Ségolène Royal, ministre de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie, a indiqué qu'elle "signera dans les meilleurs délais (...) un arrêté interdisant l'épandage aérien de pesticides pour l'ensemble des cultures qui pouvaient bénéficier d'une dérogation".
Une note de la DGAL du 20 mai 2014 autorise certains agriculteurs français à procéder à des épandages aériens, en dépit de la décision le 6 mai 2014 du Conseil d'État de supprimer toutes les dérogations.
Epandage aérien : fin des dérogations
Ségolène Royal a précisé que cette interdiction devrait intervenir "sans délai pour le maïs doux, maïs pop-corn et bananes" et "dans 18 mois pour quelques cultures spécifiques de riz et de certains vignobles, pour lesquels il est nécessaire de trouver une alternative garantissant la sécurité des utilisateurs".
L'épandage aérien est théoriquement interdit sur le territoire, mais des dérogations sont possibles dans certains cas. Le Conseil d'Etat, saisi par des associations environnementales basées en Guadeloupe, a suspendu toute dérogation, jugeant notamment qu'il y avait un "doute sérieux" sur la légalité de l'arrêté les autorisant, dans l'attente d'une décision sur le fond.
Les associations de défense de l'environnement et les producteurs de banane des Antilles demandent cependant à avoir les moyens de lutter contre la prolifération de champignons parasites et notamment la cercosporiose noire qui attaque les feuilles de bananiers.
Des êtres vivants jamais à l'abri
Ce mode de diffusion aérien, 50 à 100 fois plus rapide qu'un épandage manuel, a l'inconvénient d'exposer tous les êtres vivants aux pesticides. Par ailleurs, afin de préserver la santé des colonies d'abeilles, également victimes des épandages dans les cultures, la diffusion de certains produits chimiques pourrait être interdite dans la journée d'ici trois ou quatre mois, a annoncé le ministère de l'Agriculture.
L'épandage mi-mai d'un fongicide sur des vignes à proximité d'une école, en Gironde, qui avait provoqué des malaises parmi des élèves et une enseignante, n'a fait que renforcer le débat sur les conséquences de l'épandage, régulièrement dénoncées par l'ONG Générations futures.
Trafic de pesticides illégaux
Un plan d'actions de lutte contre le commerce illégal de produits phytosanitaires et l'importation de produits chimiques non identifiés (PCNI) a été mis en place en septembre 2013. Les importations illégales et frauduleuses ainsi que les contrefaçons de pesticides ont, en effet, largement augmenté dans l'hexagone ces dix dernières années. Ce commerce, condamné par le gouvernement, pénalise autant les agriculteurs qui arrosent les champs, que les consommateurs qui ingèreront les pesticides par le biais de la nourriture.
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