Sida : l'Afrique du Sud mise sur le dépistage à domicile
L'Afrique du Sud affiche l'un des taux de contamination par le VIH le plus élevé de la planète. Pour éradiquer la maladie, les autorités sanitaires ont instauré un système de dépistage à domicile. Les résultats de ce programme ont été présentés à l'occasion de la 20e conférence internationale sur le sida à Melbourne (Australie) du 20 au 25 juillet 2014.
Avec plus de six millions de personnes infectées par le virus du sida, l'Afrique du Sud figure parmi les pays les plus touchés par la maladie. Limiter la pandémie devient donc un enjeu majeur dans ce pays qui compte près de 50 millions d'habitants. Dans ce contexte, une stratégie visant à utiliser les traitements antirétroviraux dès le diagnostic de séropositivité afin de limiter la transmission à autrui a été mise en place en mars 2012.
Le dépistage à domicile porte ses fruits
La première phase de l'essai a été menée dans la province du KwaZulu-Natal. Cette région présente l'une des plus fortes prévalences du VIH dans le monde et la plus élevée dans toute l'Afrique du Sud. Cette phase pilote a été conduite sur plus de 12.000 personnes âgées de plus de 16 ans, suivies entre un an et 18 mois. Les participants se faisaient dépister tous les six mois à leur domicile. Grâce à cette méthode, la séropositivité de près de 9.000 personnes a pu être diagnostiquée. "Le dépistage rapide à domicile est très bien accepté et nous n'avons observé aucun frein majeur susceptible de remettre en question l'intervention", indique le Pr François Dabis, professeur d'épidémiologie et santé publique à l'université Victor Segalen Bordeaux 2 et auteur de cet essai.
Les patients retardent la prise en charge
Les personnes identifiées comme séropositives se sont vu proposer une mise sous antirétroviraux immédiate. Des cliniques mobiles ont été implantées à proximité des habitations pour faciliter l'accès aux soins. Malgré la mise en place de ce dispositif, "les personnes nouvellement diagnostiquées séropositives ont besoin de temps pour entrer dans une démarche de soins, notamment quand elles se sentent en bonne santé. Cependant, une fois dans le système de soins, la prise d'antirétroviraux est bénéfique. Nous améliorons notre stratégie afin d'encourager l'entrée et le maintien dans les structures de soins de tous les participants de l'essai", conclut le Pr François Dabis.
Source : Evaluation of the impact of immediate versus WHO recommendations-guided antiretroviral therapy initiation on HIV incidence: the ANRS 12249 TasP (Treatment as Prevention) trial in Hlabisa sub-district, KwaZulu-Natal, South Africa: study protocol for a cluster randomised controlled trial. 2013 Jul 23;14:230. doi: 10.1186/1745-6215-14-230.
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