Sucres ajoutés : plus toxiques qu'on ne le pense
Il suffirait d'une part de sucre, égale à un quart de la ration énergétique journalière, pour nuire à la santé des souris. C'est ce qui découle d'une étude américaine qui relance les dangers de l'abus de sucres ajoutés dans l'alimentation, publiée dans la revue Nature Communications.
Obésité, diabète ou encore maladies cardiovasculaires : une importante consommation de sucre est souvent à l'origine de ces maladies. Une étude menée par une équipe de chercheurs de l'université de l'Utah, aux Etats-Unis, pointe du doigt les dangers des sucres ajoutés, même consommés en petite quantité.
Le résultat est sans appel. La mortalité a doublé chez les rongeurs femelles et la reproduction a été réduite d'un quart chez les mâles. "Nos résultats apportent une preuve que les sucres ajoutés à des concentrations actuellement considérées comme sûres ont des répercussions dommageables importantes sur la santé des mammifères", estiment les chercheurs.
Pour cela, les 156 souris, faisant l'objet de l'étude, ont été soumis à un régime riche en sucres, représentant 25% de l'apport total calorique quotidien, à l'aide d'une mixture imitant le sirop de glucose-fructose (répartis à 50-50) très répandu dans l'alimentation industrielle (biscuits, pains, plats préparés…). Les chercheurs expliquent que ce régime est l'équivalent chez l'homme d'une nourriture équilibrée en terme de calories, mais dont un quart provient de sucres ajoutés. Ceci représente par exemple "trois cannettes de soda (de 354 ml chacune) par jour", soit une dose de sucre ajouté couramment avalée par 13 à 25% des Américains.
Le sucre n'affecte pas uniquement le métabolisme
Le sucre semble être un mal silencieux. L'un des auteurs de l'étude, James Ruff, avance que l'absorption de sucre peut avoir des effets indésirables même chez des sujets de poids normal et dont les examens sanguins effectués au cabinet médical sont normaux. "Même si les souris ne deviennent pas obèses et n'ont que peu de symptômes métaboliques, le test effectué montre qu'elles meurent plus souvent prématurément et tendent à avoir moins de bébés", selon lui.
Les chercheurs reconnaissent que des études complémentaires sont nécessaires pour déterminer les mécanismes responsables des changements observés sur la forme physique et la mortalité.
Enfin, les auteurs de l'étude encouragent la diminution de la consommation de sucre, plus particulièrement les sucres artificiellement ajoutés (boissons, aliments industriels…) qui ne sont pas nécessaires à l'alimentation et non les sucres naturellement présents dans les fruits (pommes, raisins, etc.) et légumes comme les carottes.
Aux Etats-Unis, la consommation de sucres ajoutés des Américains a augmenté de 50% depuis les années 1970, et s'est accompagnée d'une progression spectaculaire de l'obésité, du diabète et des maladies cardiovasculaires, rappellent les chercheurs.
Etude de référence : Human-relevant levels of added sugar consumption increase female mortality and lower male fitness in mice,Nature Communications4, Article number:2245, 13 August 2013, doi:10.1038/ncomms3245
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