Suivi des patients diabétiques : la France doit faire des progrès
L'Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) a rendu son rapport sur la prise en charge et la prévention du diabète en France. Conclusion : le système de soins français doit améliorer la sensibilisation et le suivi des patients.
Un Français sur vingt souffre de diabète. Il s'agit même de la maladie chronique la plus répandue en France, devant le cancer. Aujourd'hui, on parle d'épidémie de diabète, dont la progression ne ralentit pas, malgré dix ans d'efforts de la part des pouvoirs publics et des régimes d'assurance maladie.
Cette progression et ses causes font l'objet d'un rapport de l'IGAS : si ces chiffres sont en constante progression, c'est à cause d'une mauvaise organisation de diagnostic et de prise en charge. D'après l'institution, la faute incombe au système de soins primaires pour les maladies chroniques.
Aujourd'hui, le diabète coûte près de treize milliards d'euros par an au système de santé, et cette dépense augmente d'un milliard chaque année. D'après ce rapport, plusieurs facteurs expliquent l'échec des politiques de lutte.
Un épidémie suit la progression de l'obésité
La progression de l'épidémie suit celle de l'obésité. On retrouve plus de cas d'obésité et de diabète dans les classes défavorisées, dans le Nord, l'Est et les territoires d'Outre-Mer. C'est aussi là où le diabète est le plus présent, qu'il fait le plus de ravages et où le nombre de complications graves est le plus important. Pourtant, le diabète pourrait être évité dans beaucoup de cas. Car il est souvent la conséquence d'une mauvaise hygiène de vie et d'une mauvaise alimentation.
Autre problème relevé dans le rapport, la prise en charge des diabètes des enfants, le plus souvent de type 1, le plus grave. Selon l'IGAS, le personnel hospitalier et la population ne sont pas assez informés et sensibilisés.
Des patients mal suivis par des spécialistes parfois mal informés
Le diabète est multiplé : le plus courant est le diabète type 2, que l'on retrouve dans 92 % des cas. Le diabète de type 2 est moins grave que le type 1, mais il entraîne quand même une hyperglycémie qui doit être maîtrisée car elle peut, à terme, entraîner de grave complications. Et justement la fréquence et la gravité de celles-ci ne faiblissent pas malgré les efforts, malgré la mise en place ces dernières années de réseaux de santé liés au diabète.
Le problème, c'est que le système et l'organisation des soins de premiers secours sont conçus pour répondre aux pathologies les plus aiguës. Le rapport dénonce un manque de formation et de connaissance du personnel hospitalier, mais aussi un manque de communication et de coordination entre les différents spécialistes ainsi qu'un manque d'efforts des médecins généralistes dans l'éducation thérapeutique. Plus le personnel sera formé, plus les patients seront à leur tour sensibilisés et mieux suivis.
Enfin, l'IGAS appelle à renforcer la vigilance autour des médicaments et attire en outre l'attention sur les problèmes de sécurité à long terme des nouveaux antidiabétiques oraux. La France est le plus gros consommateur d'antidiabétiques en Europe.
Pour en savoir plus
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Et aussi :
- Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS)
- "Evaluation de la prise en charge du diabète", par Danièle Jourdain-Menninger, Annick Morel et le Dr Gilles Lecoq, 5 juin 2012.