Télévision, Internet, jeux vidéo… trop d'écrans pour les ados ?
Par rapport à leurs prédécesseurs qui avaient surtout la télévision, les ados d'aujourd'hui passent plus d'heures devant leurs ordinateurs à jouer ou à communiquer sur les réseaux sociaux. Quand faut-il s'inquiéter ? La Mairie de Paris donne sur son site Internet quelques clefs grâce à l'aide de la Fédération Addiction.
"A un moment ils m'ont limitée vachement parce que j'avais de mauvais bulletins, je ne travaillais pas." "Tes volets sont toujours fermés !" "Le dimanche, j'ai seulement le droit de jouer une heure pour passer du temps avec mes parents." "Ce n'est pas plus dangereux que le monde quand on sort de chez soi !" Ils s'appellent Lola, Valentin, Joséphine ou Corentin et leurs témoignages sont dans la cinquième vidéo mise en ligne par la Mairie de Paris sur "les risques liés à l'abus d'écran chez l'adolescent". Cinq petits films réalisés par la Fédération Addiction pour faire le point avec des psychologues, des psychiatres mais aussi des parents et des membres d'associations spécialisées sur la question.
Pas d'écran dans la chambre
L'ensemble apporte une série de conseils précis et assez pratiques pour les familles dont les adolescents passent trop de temps devant leur ordinateur. "Pas d'écran dans la chambre", commence par établir Elisabeth Rossé, psychologue au Centre médical Marmottan, centre médical spécialisé dans la prise en charge des addictions qui a justement développé une consultation pour les jeunes dépendants aux jeux vidéos. Elle décrypte surtout le niveau de risque de dépendance dangereuse en fonction des différents types de jeux.
Il ne serait ainsi pas trop difficile d'arrêter une session de "combat" individuel qui mobilise surtout des réflexes rapides et de la concentration. La menace augmente avec les jeux de stratégie en temps réel pour lesquels "on a pu observer des cas d'usages intensifs et excessifs", explique Elisabeth Rossé. Et enfin le risque est maximal avec les jeux de rôle en ligne massivement multi-joueurs car il y a un attachement au personnage créé d'autant plus fort que le jeu ne s'arrête jamais avec des participants aux quatre coins du monde, 24h/24… "En plus, chacun fait partie d'un groupe dont il se sent solidaire et avec des rendez-vous pour tel ou tel combat", explique la psychologue.
Les signes d'alerte
Pour mieux contrer ces univers extrêmement séduisants, les parents doivent faire l'effort de s'y intéresser un peu pour établir un dialogue plus constructif, poursuit Serge Tisseron, psychiatre. "Il faut pouvoir établir un contrat avec un nombre d'heures autorisées par semaine", précise-t-il. "Les signes qui doivent inquiéter sont le fait de jouer toujours aux mêmes jeux de façon répétitive, tout seul, en se désocialisant."
Heureusement, conclut Elisabeth Rossé, qui prend justement en charge des adolescents piégés par les écrans, "le plus souvent, ce n'est pas vraiment pathologique, rassure-t-elle. Il s'agit surtout de conflits entre parents et adolescents autour de l'ordinateur." Autrement dit, désormais, pendant la crise d'adolescence, les portes ne claquent plus autour d'une sortie refusée, mais d'une limite imposée au nombre d'heures passées devant l'écran.
Des raisons de s’inquiéter ? par mairiedeparis
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- Mairie de Paris
"Abus d'écran, les ados face au monde virtuel"