Troisième ordonnance littéraire pour cet été !

Partez en vacances avec des livres plein les poches ! Marina Carrère d'Encausse et Gérard Collard, présents tout ce mois de juillet depuis leur caravane, vous font partager leur sélection de livres de poche pour l’été.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le
Troisième ordonnance littéraire pour cet été !

Virginia Woolf ; Mrs Dalloway ; Les vacances d'un serial killer ; La Reine des lectrices ; L'homme inquiet

  • Virginia Woolf
    Viviane Forrester
    Ed. Albin Michel, mars 2009

Dans un récit bouleversant, Viviane Forrester nous présente une Virginia Woolf chatoyante, désopilante et meurtrie, différente certainement de la légende bâtie par son mari Leonard… Une femme qui eut à subir son génie, à s'efforcer de le faire accepter par les siens. Une femme qui aura pu dire : "Je sens dans mes doigts le poids de chaque mot", avant de répondre à "l'étreinte" promise par la mort en allant se noyer, les poches pleines de pierres, dans la rivière Ouse. Un suicide dont on découvrira des causes, jusqu'ici enfouies.

Cette magnifique biographie pulvérise la légende de Virginia et Leonard (la folie maniaco-dépressive de l'une, la pieuse dévotion de l'autre) en mêlant à la précision de l'enquête littéraire la force vive d'une écriture romanesque. Nils C. Ahl, Le Monde des livres. Goncourt de la biographie 2009.

 

  • Mrs Dalloway
    Virginia Woolf
    Ed. Le livre de poche, avril 2003

Les préparatifs d'une soirée, l'errance mentale d'un personnage énigmatique... C'est sur ces rares éléments d'intrigue que repose le récit d'une journée dans la vie de Clarissa Dalloway. Dans sa première oeuvre véritablement moderniste, Virginia Woolf rompt définitivement avec les formes traditionnelles du roman. Les souvenirs (ceux de Peter Walsh l'amour d'autrefois, de Sally Seaton l'amie de jeunesse) ressurgissent au gré de tout un réseau d'impressions et de sensations propres à l'héroïne, qui elle-même est vue à travers les yeux d'une myriade d'autres personnages (sa fille, Peter lui-même) qui traversent cette journée rythmée par le carillon de Big Ben, seul élément objectif qui demeure dans ce tableau impressionniste. Par un mouvement de ressac, le texte opère des incursions dans les différentes consciences en présence, qui à leur tour se coulent hors d'elles-mêmes pour envahir le monde extérieur et se relayer. Les différentes voix, sur le mode du monologue intérieur et du discours indirect libre, viennent enfler le texte, formant ainsi un entrelacs de "courants de conscience" tissé avec une aisance qui, déjà remarquablement maîtrisée, n'est pourtant qu'un prélude à la Promenade au phare et aux Vagues qui constitueront l'apogée de l'oeuvre de Virginia Woolf. --Sana Tang-Léopold Wauters

Tôt le matin, tard le soir, Clarissa Dalloway se surprend à écouter le clocher de Big Ben. Entre les deux carillons, une journée de printemps, une promenade dans la ville, le flux des états d'âme et le long monologue d'une conscience. Clarissa tente "de sauver cette partie de la vie, la seule précieuse, ce centre, ce ravissement, que les hommes laissent échapper, cette joie prodigieuse qui pourrait être nôtre". Et pourtant résonne déjà dans ce livre, le plus transparent peut-être de l'oeuvre de Virginia Woolf, comme la fêlure de l'angoisse ou le vertige du suicide.

 

  • Les vacances d'un serial killer
    Nadine Monfils
    Ed. Pocket, juin 2012

Comme chaque été, Alfonse Destrooper part en villégiature en mer du Nord. Josette, sa femme, est bien décidée à se la couler douce, entre farniente à la plage et shopping dans la station balnéaire. Les enfants, Steven et Lourdes, emportent leur caméra pour immortaliser ces vacances tant attendues. Quant à la mémé, véritable Calamiry Jane, elle les accompagne dans sa vieille caravane. Mais le voyage commence mal ! Un motard pique le sac de Josette à un carrefour et s'enfuit. Furieux, Alfonse s'arrête dans un snack pour s'enfiler une bière pendant que les deux ados, avec leur manie de tout filmer. s'amusent à planquer leur caméra dans les toilettes, histoire de recueillir quelques images truculentes.

La famille Destrooper reprend finalement la route. À l'arrière de la voiture, les ados visionnent tranquillement leur vidéo. Quand, soudain, ils découvrent à l'écran le cadavre du motard gisant sur le sol des toilettes du restoroute ! Et, pour couronner le tout, la magnifique pension dans laquelle les Destrooper ont prévu de séjourner est un rade pourri. Les vacances en enfer ne font que commencer... Une comédie décapante, teintée d'humour noir et d'un zeste de poésie. Un hymne à la Belgique.

 

  • La Reine des lectrices
    Alan Bennett
    Ed. Folio, mai 2010

Que se passerait-il outre-Manche si Sa Majesté la Reine se découvrait une passion potin la lecture ? Si, d'un coup, rien n'arrêtait son insatiable soif de livres, au point qu'elle en vienne. à négliger ses engagements royaux ? C'est à cette drôle de fiction que nous invite Alan Bennett, le plus grinçant des comiques anglais. Henry James, les soeurs Brontë, Jean Genet et bien d'autres défilent sous l'oeil implacable d'Elizabeth, cependant que le monde so British de Buckingham Palace s'inquiète. Du valet de chambre au prince Philip, tous grincent des dents tandis que la royale passion littéraire met sens dessus dessous l'implacable protocole de la maison Windsor. Un succès mondial a récompensé cette joyeuse farce qui, par-delà la drôlerie, est aussi une belle réflexion sur le pouvoir subversif de la lecture.

 

  • L'homme inquiet
    Henning Mankell
    Ed. Points, janvier 2012

Wallander a réalisé ses rêves : vivre à la campagne avec son chien. Et il est devenu grand-père d’une petite Klara. Sa fille Linda vit avec le père de l’enfant, incroyable mais vrai, un financier aristocrate. Le beau-père de Linda, ancien officier de marine haut gradé, disparaît après avoir évoqué avec Wallander la guerre froide et les sous-marins russes dans les eaux territoriales suédoises. Puis la belle-mère est retrouvée morte. Soupçons d’espionnage. Au profit de la Russie ? Des Etats-Unis ? Wallander mène une enquête parallèle à celle de la police de Stockholm et des services secrets.

La dame des mots ; Les raisons du coeur ; Rage de dents ; Jusqu'à ce que la mort nous sépare

  • La dame des mots
    Eve Ricard
    Ed. Nil, mai 2012,

Orthophoniste atypique, Eve Ricard revient sur son expérience de "dame des mots" auprès d'enfants en difficulté familiale, psychologique ou sociale, et en échec scolaire. Pendant plus de quarante ans, à Sainte-Anne, au centre George-Eastman et dans diverses institutions de la Ville de Paris, elle a accompagné ces enfants parfois complètement emmurés sur le chemin des mots, de la lecture, de l’écriture…

Elle fait ici le récit d’une semaine avec eux. Au jour le jour, on suit Thomas, Samia, Julien, Karim, Alexis, Mohamed, Rebecca, Aurélie, Aminata, Pauline, Andrès… au plus près de leur propre parole. Les plus jeunes ont 7 ans, les plus âgés 10, chacun une lourde histoire personnelle et déjà tout un passé d’échec à l’école "normale", qui ne veut plus d’eux. C’est à ce moment-là, dans leur classe "spécialisée", qu’intervient la "dame des mots", ainsi qu’ils l’ont baptisée. Et il s’en passe des choses dans cette salle de classe, souvent sous haute tension mais aussi traversée de moments de pure grâce et d’éclats de rire.

Pétrie de tendresse, une leçon de tolérance et de cœur sur la "différence", à rebours de notre société de plus en plus dévoyée par le culte de la performance.

 

  • Les raisons du coeur
    Mary Wesley
    Ed. J'ai Lu, janvier 1997

Dinar, printemps 1926. L'hôtel Marjolaine est envahi par une joyeuse colonie anglaise : jeunes gens insouciants, aisés, qui jouent au tennis, dansent, organisent des pique-niques... Lors de ces vacances, Flora, dix ans, rencontrera le grand amour : il a pour noms Félix, Hubert et Cosmo. Des années plus tard, bafouant tous les principes, en femme libre, elle préférera les trois compères à l'officier de l'armée des Indes que lui destine son père. Choix insensé ? Bien au contraire, follement sensé ! Délicieusement immorale, Mary Wesley fait, dans ce Jules et Jim très british, triompher le plaisir sur la vertu. --Ce texte fait référence à l'édition Broché .

 

  • Rage de dents
    William Lashner
    Ed. Folio, novembre 2011

"Alors vous intervenez dans la vie des gens, qu'ils le veuillent ou non ? Je joue mon rôle. Vous êtes cinglé, dis je. Comme un renard enragé, dit Bob. Mais laissez moi vous poser une question, Victor. Qui avez vous aidé aujourd'hui ?" De fait, Victor Carl, lorsqu'il vole au secours des gens, ne le fait que sur demande. Il ne vient pas, comme Bob, d'éclater un type trois fois plus gros que lui sous prétexte que ça l'aidera dans sa vie conjugale. Bob est dentiste, rondouillard mais surtout dangereux : l'archétype même de l'ami qui vous veut du bien sans que vous le sachiez. A tout prix. Victor Carl, qui se contentait d'assurer la défense d'un cuisinier accusé du meurtre de sa femme, n'a sans doute pas croisé le chemin de Bob par hasard. C'est bien connu, l'enfer est pavé de bonnes intentions : Bob, à force de faire le bien, patauge dans le sang...

 

  • Jusqu'à ce que la mort nous sépare
    Lisa Gardner
    Ed. Archipoche, février 2012,

Tess croyait avoir trouvé le mari idéal en la personne de Jim Beckett, un policier jouissant d'une excellente réputation dans la petite ville de Williamstown, Massachusetts.Mais deux ans après le mariage, elle découvre l'horreur : son époux a assassiné, dans des circonstances effroyables, plusieurs femmes. Tess n'a d'autre choix que de le dénoncer à la justice.
En attendant d'être jugé, Jim est placé dans un quartier de haute sécurité. Le jour où, tuant deux gardiens, il parvient à s'évader, il n'a plus qu'une idée en tête : retrouver celle qui l'a trahi. Et lui rappeler qu'ils sont unis, quoi qu'il arrive, jusqu'à ce que la mort les sépare...

 

Les lits en diagonale ; Icare et la flûte enchantée ; Les confessions de Constanze Mozart ; Ceux qu'on aime

  • Les lits en diagonale
    Anne Icart
    Ed. Pocket, mars 2012

Ils sont frère et sœur, ils sont inséparables. Son grand frère, c'est son héros, qui veille sur ses nuits. Et puis, un jour, sa mère lui explique : son grand frère a besoin de plus d'attention, de plus d'amour... Elle, elle n'est qu'une enfant, elle n'a pas remarqué les mots qui butent contre les lèvres, la démarche chaotique... Son monde s'écroule. Alors, elle l'aimera encore plus. Frère et soœur, ensemble, seuls contre le monde.

 

  • Icare et la flûte enchantée
    Julien Burgonde
    Ed. Actes Sud, août 2003

Victime d'un accident ferroviaire alors qu'il se rendait à Vienne, le Dr Jean Hicquart se trouve soudain transporté dans la ville à l'époque où Mozart met la dernière main à La Flûte enchantée. Reçu par le musicien, le voyageur vit quelque temps dans son entourage. Mais peu à peu, tout occupé par le Requiem et la Cantate maçonniques, Mozart glisse vers la mort, sous les yeux consternés d'un médecin du XXe siècle voué à l'impuissance par le dénuement thérapeutique de l'époque et l'irréversibilité de l'histoire. Lumineux et inspiré, ce roman fait entendre la voix de l'admiration, de l'émotion et du plaisir.

 

  • Les confessions de Constanze Mozart
    Isabelle Duquesnoy
    Ed. Points, janvier 2012

Qui est donc cette Constanze Weber Mozart ? Son journal nous emmène en 1780 à Vienne, alors qu'elle n'a que 18 ans. Elle est fascinée par le jeune Mozart et l'épouse quelques années plus tard. Pour garder son mari et élever leurs enfants, elle s'efface et étouffe son talent de chanteuse. Elle distribue des sourires à la cour, goûte l'ivresse de la gloire et de l'argent. Mais elle affronte aussi les commérages, les trahisons et la séparation de la mort.

 

  • Ceux qu'on aime
    Steve Mosby
    Ed. Points, janvier 2010

Vous laissez un message à l'un de vos proches. Il ne vous répond que par mail ou par SMS. Vous ne vous inquiétez pas. Imagineriez-vous une seconde que ce n'est pas lui qui vous écrit, mais son bourreau, qui le tient séquestré, privé d'eau et de nourriture ? C'est pourtant le mode opératoire d'un tueur en série qui s'attaque à des jeunes femmes célibataires, endosse leur identité pour mieux les condamner...