Une université privée pour former des dentistes
Devenir médecin en France est un peu le parcours du combattant. La formation est assurée par l'enseignement public, mais les places sont chères, 90% des étudiants sont recalés au concours d'entrée de première année. Pour la première fois, un établissement privé propose une alternative. L'université portugaise Fernando-Pessoa a ouvert ses portes, dans le Var, en octobre 2012.
- Reportage Yan Di Meglio, Christian Gallet, Isabelle Gastebois -
Moyennant 7000 à 9000 euros de frais de scolarité, les étudiants en médecine dentaire de l'université portugaise Fernando-Pessoa contournent le numerus clausus imposé à la filière publique de médecine. Installé à La Garde, dans la Var, l'établissement privé propose des formations en odontologie, orthophonie ou pharmacie, comme elle le fait déjà en Espagne et espère délivrer des diplômes européens valables en France.
Pour l'instant, moins d'une centaine d'étudiants sont inscrits, mais les effectifs pourraient grimper avec, peut-être, l'ouverture de nouvelles filières... A moins que l'Etat n'interdise le développement de cette université.
Vers l'interdiction de cet établissement ?
De fait, la ministre de l'Enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, a déposé une plainte contre cette université : "aucune autorisation d'ouverture n'a été déposée. Les cours et le cursus des enseignants ne sont pas décrits et ils n'ont pas le droit de porter le nom d'université".
Mais le recteur de l'université Fernando-Pessoa, Salvato Trigo, dénonce une réaction "xénophobe et jacobine", il se dit prêt à saisir la Cour de justice des communautés européennes en cas de conflit avec le gouvernement français.
En savoir plus
- France Info
- "Geneviève Fioraso porte plainte contre l'université Fernando Pessoa", le 13 décembre 2012. - Le Monde
- "Salvato Trigo, le prof qui a créé sa propre université", par Sandrine Morel, le 13 décembre 2012.