Virus mutant H5N1 : la recherche repart
Les recherches sur un virus mutant de la grippe aviaire H5N1 reprennent prochainement, après leur interruption suite à une menace bioterroriste, selon les chercheurs.
Un virus qui soulève des questions de sécurité. Les recherches sur un virus mutant de la grippe aviaire H5N1, interrompues il y a un an après une controverse sur les risques d'utilisation par des bioterroristes, recommencent prochainement, selon les chercheurs concernés.
"Nous mettons fin à un moratoire volontaire sur les recherches effectuées sur la transmission de la grippe aviaire", indique 40 chercheurs dans une annonce publiée le 23 janvier 2013, dans la revue américaine Science et dans la revue britannique Nature. "Cette recherche n'est pas sans risque", reconnaissent-t-ils. Néanmoins, "toutes les conditions sont désormais remplies", explique Ron Fouchier, l'un des chercheurs qui travaille pour le Centre médical Erasmus au Pays-Bas lors d'une conférence de presse par téléphone, tandis que John McCauley, un responsable de l'OMS estime que les mesures de sécurité prises sont "satisfaisantes".
Le virus H5N1, essentiellement présent parmi la volaille d'élevage et les oiseaux sauvages, est dangereux pour l'homme avec un taux de mortalité de 60%. Il comptabilise 360 morts environ depuis son apparition en 2003. Le but de ces recherches est de comprendre si ce virus peut muter en une version capable de se transmettre facilement par voie aérienne entre humains.
Une recherche suspendue
La polémique était née à la fin 2011 après l'annonce par deux équipes, l'une américaine et l'autre néerlandaise, de la création en laboratoire de mutations du virus H5N1 capables, pour la première fois, de se transmettre facilement entre mammifères.
En novembre 2011, le Bureau national américain de la science pour la biosécurité (NSABB) avait demandé Science et à Nature de ne pas publier les résultats de ces travaux, évoquant le risque de bioterrorisme. Les résultats avaient finalement été publiés en mai et juin dernier.
En janvier 2012, les chercheurs annoncent un moratoire volontaire de 60 jours, pour leur donner le temps d'expliquer l'intérêt de leurs travaux en terme de santé publique et de prendre les mesures de sécurité nécessaires.
"Le risque le plus important serait de ne pas faire les recherches qui pourraient nous aider à mieux gérer une pandémie", a estimé pour sa part un autre chercheur, Yoshihiro Kawaoka, de l'Université de Tokyo.
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