Armes chimiques : comment s'en protéger ?
En France, seul le 2e régiment de dragons de l’Armée de terre est spécialisé dans la reconnaissance et la lutte contre les armes chimiques. Mais comment procède cette unité pour protéger les soldats et les civils de ces ennemis invisibles ? Reportage.
Cela fait trois mois que la Russie a lancé son invasion en Ukraine. Et depuis le début du conflit, le président russe Vladimir Poutine menace de recourir à l’utilisation de l’arme nucléaire.... Mais comment se préparer à ce type d’attaque ? En France, un seul régiment de l’Armée de terre est spécialisé dans la reconnaissance et la lutte contre les menaces nucléaires et chimiques. C’est le 2e régiment de dragons.
Sa principale mission face à des matières chimiques : identifier les substances trouvées sur un site et évaluer les risques qu'elles représentent.
C'est ce que Tristan, chef d’équipe de reconnaissance et d’évaluation du 2e régiment de dragons, appelle la reconnaissance NRBC, pour risques nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques.
Des produits toxiques détournés en armes
Pendant les exercices comme sur le terrain, l'unité est confrontée à des ennemis invisibles."Ça peut provoquer des brûlures cutanées, c’est pour cela qu’on a des tenues qui recouvrent intégralement la personne. Ça peut attaquer les voies respiratoires, d’où l’utilisation de masques à gaz ou si ce sont des neurotoxiques, attaquer tout le système nerveux et donc endommager les fonctions vitales", commente Tristan.
L’unité le sait, certains produits du quotidien peuvent être détournés pour devenir une arme. En temps de guerre, les prélèvements qu’elle réalise peuvent prouver l’utilisation de substances interdites. Des preuves essentielles pour les juridictions internationales.
Un protocole strict de décontamination
Aussi, si des armes chimiques sont utilisées sur le front, ce sont aussi les soldats du 2e régiment de Dragons qui se chargent de la décontamination.
Pour les soldats exposés, c’est toujours le même protocole : la majorité de leur équipement va être brûlé ou enfoui. Seul leur casque et leur arme peuvent être nettoyés. Les soldats suivent ensuite une chaîne de décontamination. Eau chaude à 90 degrés et à haute pression pour neutraliser le toxique, terre de Foulon pour l'absorber, puis douche à l'eau et au savon, avant de se rhabiller avec une tenue en papier.
C'est une procédure qui pourrait aussi s’appliquer pour les civils et pour laquelle ce régiment s’entraîne. Un entraînement qui s'est intensifié depuis que le conflit en Ukraine a débuté et que l'OTAN est à un niveau d’alerte maximale.