Amalgames dentaires au mercure : dans quelles situations ?

Le mercure est couramment utilisé par les dentistes pour réaliser certains amalgames, les fameux "plombages". Dans un document à l'attention des professionnels diffusé le 11 décembre, l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM) rappelle "les situations cliniques particulières dans lesquelles ces matériaux peuvent avoir une place".

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Entretien avec Marie Grosman, conseillère scientifique de l'association
Entretien avec Marie Grosman, conseillère scientifique de l'association

L'amalgame dentaire au mercure doit être réservé "à des situations cliniques limitées et justifiées", insiste l'ANSM, précisant que leur utilisation est légitime dans deux cas :

  • D'une part, pour la restauration des molaires et prémolaires, si les caries sont nombreuses et les lésions multiples et étendues.
  • D'autre part, dans les cas où la pose de résine adhésive est techniquement impossible. Ce type d'opération nécessite de mettre en place une "digue dentaire" (un champ opératoire étanche), ce qui est n'est pas envisageable lorsque les lésions sont trop étendues.

Dans toute autre situation, le recours à l'amalgame apparait injustifié. Pour la restauration des dents temporaires ("dents de lait"), les amalgames dentaires "ne sont indiqués qu'en toute dernière intention".

L'ANSM précise en outre qu'il est "fortement déconseillé d'effectuer des éclaircissements" (blanchiment) sur les dents obturées par des amalgames. 


Contre-indications

Par ailleurs, l'Agence rappelle que la pose de ces matériaux :

  • est contre-indiquée chez les patients dont le rein est fragilisé par des antécédents d'atteinte de leur fonction rénale ;
  • doit être évitée si l'amalgame peut se trouver "au contact direct ou indirect" d'ancrages dentaires ("screw-post") en laiton, d'éléments en alliage de métaux précieux, "ou d'autres restaurations métalliques" (risque de formation de petits courants électriques) ;
  • doit également être évitée chez la femme enceinte et chez la femme allaitante. L'ANSM précise toutefois que la présence d'amalgame dentaire chez la mère n'est pas une contre-indication à l'allaitement.

La pose de ces amalgames est proscrite chez des patients ayant des antécédents avérés d'allergie au mercure.


Bonnes pratiques

Les nombreuses règles d'hygiène et de traçabilité associées à l'utilisation des amalgames (conditionnement) sont également rappelées aux professionnels par l'ANSM.

L'Agence rappelle que l'information complète du patient concernant les différents matériaux d'obturation disponibles – et les bénéfices et risques associés – "est indispensable avant la réalisation de toute restauration".

Source : ANSM

En savoir plus sur les amalgames dentaires :