Fukushima : un bilan sanitaire encore incomplet
Le 11 mars 2011, un tsunami s'abattait sur l'archipel japonais, entraînant l'une des plus grandes catastrophes nucléaires de notre histoire. Quatre ans après la destruction de la centrale atomique de Fukushima-Daiichi, l'Institut de radioprotection et de santé nucléaire (IRSN) dresse un bilan sanitaire des populations touchées par le drame.
Trois mois après la catastrophe nucléaire de Fukushima, le gouvernement japonais a voulu évaluer l'état de santé des habitants de la région. L'inquiétude principale concernait les enfants, particulièrement exposés aux risques de cancers de la thyroïde. Une campagne de dépistage systématique a donc été menée sur 300.000 enfants à risques.
Jean-René Jourdain, Adjoint à la direction de la protection de l'homme de l'IRSN, nous détaille ces données. "Sur les 300.000 enfants, il y a 86 cas de cancers de la tyroïde qui ont été enregistrés, et 23 cas suspicieux mais qui aujourd'hui n'ont pas été confirmés par une opération de la thyroïde et une biopsie. Les médecins préfèrent garder les enfants en observation pour voir leur évolution".
Les inquiétudes concernent aussi la santé des travailleurs de la centrale nucléaire. Aucun bilan médical précis n'est disponible à leur sujet. Mais l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire français évoque de possibles cataractes, des leucémies ou des cancers de la thyroïde.
Pour Jean-René Jourdain, "la difficulté sera d'attribuer ces maladies à l'accident. Il y a assez peu de travailleurs finalement qui sont concernés par des expositions élevées, et comment montrer que ces cataractes, ces leucémies ou ces cancers de la thyroïde sont directement attribuables à l'accident ? On ne dispose toujours pas de marqueurs biologiques qui permettent d'affirmer le caractère radio-induit d'un cancer".
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