Réchauffement climatique : quel impact sur la grossesse ?
C'est la première fois qu'une enquête scientifique de cette ampleur est conduite pour mesurer l'impact du réchauffement climatique sur la grossesse. Dans la région grenobloise, 700 femmes enceintes font l'objet d'une étude menée par le CHU, l'université Joseph Fourier, et l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).
Clara habite Grenoble depuis 25 ans. Elle a toujours beaucoup aimé cette ville entourée de montagnes. Mais depuis qu'elle est enceinte, elle s'inquiète de la pollution atmosphérique.
La jeune femme participe à l'étude SEPAGES (Suivi de l'Exposition aux Polluants Atmosphériques durant la Grossesse et l'Enfance et Santé). Pendant une semaine, nuit et jour, elle portera un sac à dos pour mesurer tous les paramètres auxquels elle et son fœtus sont quotidiennement exposés. Le sac est aussi équipé d’un thermomètre pour mesurer les températures auxquelles elle va être exposée. Une expérience que Clara devra répéter deux fois pendant sa grossesse.
Des risques d'accouchements prématurés
L'étude vient de démarrer à Grenoble. Mais l'impact du climat sur la grossesse interroge déjà depuis plusieurs années les scientifiques. En 2010, une étude californienne révélait qu’une hausse moyenne de 5,6°C augmentait de 8,6% le risque d'accoucher prématurément.
Selon Johanna Lepeule, chercheur en épidémiologie, et responsable de l'étude SEPAGES, le réchauffement climatique pourrait provoquer des accouchements prématurés.
Des vagues de chaleur plus intenses et plus longues
Pour les spécialistes du climat, ces températures élevées risquent de se répéter dans les années qui viennent. Selon Julien Desplat, responsable des études et de la climatologie à Météo-France, les vagues de chaleur seront de plus en plus fréquentes et intenses.
Comment les fœtus de 2100 vont-ils réagir quand leur mère sera exposée près de 90 jours à 34°C ? Au-delà de la prématurité, l'étude SEPAGES cherche à savoir si les canicules influencent la croissance fœtale et le poids de naissance des bébés. Pour connaître les effets à long terme sur leur santé, les enfants participant à l’étude seront suivis au moins jusqu’à l'âge de 3 ans.