Burn out : le road trip de Kikka
"Je ne te pensais pas si fragile" est le premier livre de Kikka, une "working woman" dont la vie a basculé en quelques semaines. Cet ouvrage retrace la souffrance au travail et le parcours de résilience d'une femme qui veut donner force et courage à celles et ceux qui traversent un burn-out.
Kikka, auteure qui écrit sous un pseudo, raconte comment un jour, elle s'est écroulée, elle s'est réveillée en hôpital psychiatrique, c’était un burn-out.
"Je ne te pensais pas si fragile", titre de l'ouvrage de Kikka, est la phrase que son patron lui a dîtes le jour où elle a pleuré pour la première fois devant lui.
Elle a "sauvé sa peau"
Au volant de son combi jaune d’or, Kikka le considère comme une sorte d’allié thérapeutique, qui, l'a sauvé de la dépression. Elle lui a donné le nom de Bobby, il a 45 ans, elle en parle comme d’un ami. Elle a roulé longtemps grâce à lui sur les routes de France pour réfléchir et se reconstruire.
"Ce combi m’a aidé a traverser toute cette épreuve, cette phase de reconstruction... Ce combi, est comme moi, c’est la liberté, c’est un art de vivre, c’est ralentir, il est à mon image. Et puis il a quasiment mon âge."
Des dédicaces avec son combi
Avec le Covid, les dédicaces ne sont pas conseillées en librairies. Kikka a donc trouvé une parade, elle se gare devant le commerce, ouvre les portes de son combi et reçoit ses lecteurs.
L’objectif pour elle est d’éveiller les consciences. Un témoin raconte.
"Moi je suis passé par là... J’ai eu les prémices que j’ai su identifier pour éviter et prendre les choses en main... C’est très bien de pouvoir en parler car c’est aussi une façon de se libérer du poids de tout ça..."
Kikka n'a plus l’impression d’être à une séance de dédicace, mais plutôt dans un confessionnal. Elle est surprise par la facilité avec laquelle les lecteurs se confient. Kikka transmet son savoir pour que ça n’arrive plus.
"Ici dans l’intimité, je trouve qu’il y a une authenticité qui rencontre une autre authenticité, et je peux donner l’espoir que je suis leur futur. Et qu’il faut avoir de la patience. Ils vont s’en sortir, se relever, la vie va leur apporter de grandes surprises".
Elle ne voit pas que des victimes, mais aussi des managers, des psys, et même une avocate qui prend en charge des clients en souffrance dans leur entreprise et qui confie : "Les personnes que je vois sont en plein burn-out, j’avais envie d’avoir le récit de quelqu’un qui a le recul. A travers le livre, je vais prendre plus conscience de ce que vit la personne intérieurement..."
Aider les victimes de burn out
Elle a réalisé de petites vidéos pour venir en aide aux victimes. 3,2 millions de français souffriraient d’épuisement professionnel. À sa manière, Kikka fait de la prévention. La problématique du burn-out en France est, que la prise en charge est très éparse, peu coordonnée, pas centralisée et pourtant elle est essentielle... Comme le confirme la psychologue Françoise François qui est une des spécialistes de ces questions.
"Dans un centre de soin, on prend les gens en considération dans la globalité. Ces soins sont pris en charge par sécu et la mutuelle. Pour le patient, il est posé, il prend soin de lui avec des équipes apdaptées, il peut repartir vite et dans une autre entreprise. Car pour moi, il ne faut pas envisager de revenir là où on est tombé. On ne revient pas sur les lieux du crime".
Pour cette psychologue, il y a quelque chose de positif au burn out, c’est l'obligation de faire table rase autour soi et de tout remettre en question. C’est pourquoi, la question de la souffrance au travail ne doit pas se résumer à la prise en charge de la dépression. Il faut aussi accompagner ces salariés à repartir sur une nouvelle voie.
Il existe des structures spécialisées dans la prise en charge du burn-out, et depuis décembre, un numéro vert d’écoute et de soutien pour tous les télétravailleurs : 0800 13 00 00.