Etudiants et covid : "Il faut agir maintenant, c’est une question de vie ou de mort".
A l’université, les étudiants de première année pourront reprendre en présentiel par demi-groupes les travaux dirigés à partir du 25 janvier, a annoncé le 14 janvier Jean Castex. Toutefois, selon les syndicats étudiants, cela ne suffit pas.
Après les nombreuses alertes lancées par les étudiants, le gouvernement a annoncé une reprise des travaux dirigés (TD) en présentiel en demi-groupe pour les étudiants de première année. Cette reprise doit avoir lieu le 25 janvier.
Cette mesure s'étendra ensuite, "si la situation sanitaire le permet, aux étudiants des autres niveaux", a ajouté le Premier ministre, en exprimant la "préoccupation" du gouvernement face au "profond sentiment d'isolement, mais aussi les vraies difficultés pédagogiques" des étudiants.
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Repasser en présentiel
"Il est impératif que nous puissions progressivement tracer ensemble ce chemin qui nous permettra de passer d'une majorité d'enseignements en distanciel à une majorité d'enseignements en présentiel, conformément à ce que vient d'annoncer le Premier ministre et dans le respect du calendrier universitaire", a poursuivi la ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal.
"Dès demain, (...) nous allons construire les conditions permettant cette reprise échelonnée des enseignements dans le supérieur. Des protocoles d'accord devront prévenir le brassage des étudiants, garantir les règles de distanciation, ils devront éviter que les étudiants restent sur site pour les pauses méridiennes", a précisé la ministre.
"Il faut rouvrir les universités"
Jean Castex recevait ce 15 janvier matin la communauté universitaire, dont le syndicat étudiant UNEF, "pour préciser les conditions et les modalités des évolutions d’un retour progressif en présentiel".
Mélanie Luce, présidente de l’UNEF, n’a pas été convaincue par les propositions du gouvernement. Selon elle, pour soulager la santé mentale des étudiants, il faut améliorer drastiquement leur prise en charge pédagogique. « Nous avons insisté, avec tout le reste de la communauté universitaire, sur la nécessité d’ouvrir les universités, en s’adaptant aux contraintes sanitaires, mais pour que tous les étudiants puissent venir. »
Pour cela, la présidente propose d’embaucher davantage de chargés de TD afin de dédoubler les cours. "Beaucoup de personnes sont déjà formées et il suffit de les embaucher. Les chargés de TD sont des doctorants, ceux qui n’ont pas de financement pour leurs thèses seraient très contents de s’en charger. Pour ce semestre, les universités sont encore en cours de recrutement en ce moment, c’est maintenant qu’il faut agir."
Un "chèque santé mentale"
D’après la présidente de l’UNEF, "le gouvernement est en dessous des attentes des étudiants". Elle concède que les ministres ont entendu une revendication avec la mise en place prochaine d’un « chèque santé mentale », qui permettrait aux étudiants de suivre plusieurs consultations psychologiques gratuitement. Toutefois, "la santé mentale des étudiants ne peut pas s’améliorer seulement grâce à ce chèque".
Mélanie Luce insiste sur ce point : "Notre bilan, c’est que malgré quelques avancées, le gouvernement continue d’être déconnecté. C’est une question de vie ou de mort, des étudiants meurent de faim et d’angoisse. Certains se suicident même, il faut agir maintenant."
"Il en va de l’avenir de notre jeunesse"
Frédérique Vidal a par ailleurs expliqué qu'"en lien avec les équipes du ministère des Solidarités et de la Santé, des dépistages individuels ou collectifs seront déployés, des tests antigéniques seront mis à la disposition des services de santé universitaire et tout ceci sera fait en partenariat étroit avec les rectorats et les autorités de santé pour nous permettre de surveiller l'évolution de l'épidémie dans les établissements".
Frédérique Vidal a souhaité que "le second semestre puisse se dérouler dans les meilleures conditions possibles, en attendant que la campagne de vaccination nous permette de retrouver une vie normale sur les campus universitaires, dans les écoles et les établissements d'enseignement supérieur". "Il en va de l'avenir de notre jeunesse", a-t-elle assuré.
"Nous sommes mobilisés afin d'accompagner au mieux les 2,7 millions d'étudiants qui sont l'avenir de notre pays. De nombreux dispositifs ont été mis en place pour soutenir financièrement les étudiants depuis le premier jour de la crise sanitaire, nous poursuivrons ces efforts mais nous savons qu'ils ne sont pas suffisants", a-t-elle reconnu.