Les Éblouis : "les gens qui rentrent dans ce genre de communauté ne se rendent pas compte qu'un enfant ne demande lui, qu'à s'épanouir"
Jean-Pierre Darroussin et le co-producteur Dominique Besnehard sont venus présenter le premier film de Sara Succo "Les Éblouis", un film inspiré de sa propre vie sur l'embrigadement de sa famille dans une communauté charismatique.
L'actrice et réalisatrice Sara Succo a 8 ans quand sa famille est embrigadée dans une communauté charismatique où règnent la maltraitance, la violence, la faim et le manque de soin. Il n'y avait ni télévision, ni radio, ni téléphone portable. Elle y restera dix ans avant de s'enfuir.
"Ça ne touche pas que les faibles d'esprits [...] et après tout pourquoi pas, y'a des gens qui peuvent être déséspérés, qui peuvent chercher d'autres voies. Là où ça pose problème, c'est effectivement pour les enfants, de décider à la place des enfants, c'est vraiment un vrai problème" explique Jean-Pierre Darroussin qui incarne le Berger, le prêtre de "La Communauté de la Colombe" dans le film.
"Que des gens aient envie d'une renaissance, de se dépersonnaliser [...] mais dépersonnaliser un enfant, c'est là où ça devient atroce, c'est là la faille parce que les parents qui rentrent dans ce genre de communauté avec leurs enfants ne se rendent pas compte qu'un enfant ne demande qu'à s'épanouir. Il a besoin de comprendre qui il est et quel individu singulier il peut devenir" raconte l'acteur.
Dans le film, l'héroïne Camille (Céleste Brunnquell, qui incarne son premier rôle au cinéma) a 12 ans, est passionnée de cirque et est l’aînée d’une famille nombreuse. Un jour, ses parents (Camille Cottin et Eric Caravaca) intègrent une communauté religieuse dirigée par le Berger (Jean-Pierre Darroussin) basée sur le partage et la solidarité dans laquelle ils s’investissent pleinement. La jeune fille doit accepter un mode de vie qui remet en question ses envies et ses propres tourments. Peu à peu, l’embrigadement devient sectaire. Camille va devoir se battre pour affirmer sa liberté et sauver ses frères et sœurs...
Aujourd’hui, on estime entre 50 000 et 60 000 le nombre d’enfants victimes de dérives sectaires. Ces communautés ont pignon sur rue. Elles ont fleuri en France depuis les années 70 en bénéficiant de la loi de 1901 qui autorise, entres autres, à chacun le droit de vivre avec qui il veut.
Les Éblouis, de Sara Succo, actuellement en salle.