Sportifs amateurs : attention au dopage !
Plus vite, plus haut, plus fort… et plus drogués ! Le dopage gangrène même le sport amateur dans lequel certains sportifs ne sont pas bien informés sur les produits considérés comme "dopants" qui peuvent mettre leur vie en danger !
Plusieurs études ont révélé que les sportifs amateurs, y compris les séniors et les enfants, peuvent être touchés par le dopage.
5 à 15 % des sportifs amateurs auraient recours au dopage - soit entre 900.000 et 2.700.000 personnes en France ! C’est une moyenne qui varie grandement en fonction du type de sport concerné.
Les effets nocifs dépendent de nombreux paramètres (nature des substances consommées, durée de consommation, conditions d’administration et état général du sportif).
Les sportifs de niveau régional ou national sont exposés à des risques plus élevés et plus immédiats que les sportifs de niveau international, car ils sont souvent moins bien suivis médicalement et n'ont pas les moyens d'acheter des produits de bonne qualité.
Comment se procurer des produits dopants ?
Se procurer des produits dopants est malheureusement assez facile, notamment avec Internet. Vous pouvez également en acheter assez facilement à l'étranger dans les laboratoires en Asie du Sud-Est et en Europe de l'Est.
Pourquoi les sportifs amateurs se dopent-ils ?
La recherche de performance constitue le motif principal du dopage. Le consommateur de substances dopantes ou l’utilisateur de procédés dopants, cherche à augmenter ses performances physiques ou intellectuelles ou, à l’inverse, éviter que ses performances diminuent.
Il va donc tenter d’agir sur les éléments qu’il perçoit comme pouvant favoriser sa performance, une masse musculaire développée, une endurance élevée, une forte confiance en soi, de la combativité, une plus grande concentration et une plus grande vigilance intellectuelle... ou sur les éléments pouvant s’y opposer : la fatigue, l’anxiété, le stress, etc.
Influence de l'entourage dans le dopage
Plus profondément, ce qui peut amener quelqu’un à se doper, ce sont les difficultés de la vie quotidienne, le sentiment de n’être pas soutenu par son entourage, l’incapacité à demander de l’aide à autrui, une sociabilité altérée, l’envie d’expérimenter des produits, l’usage d’autres substances psychoactives (tabac, alcool, cannabis), etc.
Ce sont aussi des facteurs liés à l'entourage : l’incitation au dopage, une culture excessive de la performance et du résultat, la consommation par des coéquipiers de substances interdites, le manque de relations affectives avec ses proches.
Ce sont encore des facteurs liés aux substances : la facilité pour se les procurer, leur coût peu élevé, la croyance dans leur efficacité.
Produits utilisés, effets et dangers
De nombreuses substances sont utilisées dans le cadre des conduites dopantes et du dopage sportif.
- Les stéroïdes anabolisants et l’hormone de croissance sont utilisés pour augmenter la masse musculaire et la puissance.
Les stéroïdes anabolisants ont également des effets sur la confiance en soi et la combativité. Ils sont responsables de ruptures musculo-tendineuses, de troubles de la personnalité (rage des stéroïdes), de maladies du foie allant jusqu’au cancer, d’impuissance. Ils bloquent la croissance chez les plus jeunes et entraînent le développement des caractères sexuels masculins (pilosité, raucité de la voix).
- L’hormone de croissance modifie l’architecture du squelette (élargissement des pieds et des mains, notamment) et peut être responsable de cancers digestifs.
- Le salbutamol (médicament utilisé pour traiter l’asthme) à fortes doses agit également sur la masse musculaire. Il entraîne des troubles du rythme cardiaque.
- L’érythropoïétine (EPO) et les transfusions sont pratiquées afin d’augmenter le nombre de globules rouges et le transfert de l’oxygène (carburant de la cellule musculaire avec le glucose) dans les muscles. Ils améliorent l’endurance. L’EPO est responsable d’embolies pulmonaires et d’infarctus du myocarde.
- Les corticoïdes sont utilisés afin de diminuer les douleurs et la fatigue. Ils agissent sur la combativité. Leur usage répété est responsable d’œdème (rétention d’eau), de mort subite par insuffisance surrénalienne et de rupture tendineuse.
- Les amphétamines, la cocaïne sont utilisées comme stimulants. Ces substances agissent sur la vigilance, la concentration, la combativité, etc. Elles entraînent des troubles du rythme cardiaque (palpitations, arythmies), des déshydratations et des troubles psychiques. On peut devenir dépendant à ces produits.
Qu’en est-il des contrôles ?
L’AFLD (agence Française de lutte contre le dopage) observe de manière empirique que lorsqu'elle contrôle des sportifs amateurs, le taux de positifs est plus élevé que pour des sportifs de haut niveau. Comme explication, il peut y avoir une méconnaissance des règles antidopage, il peut aussi y avoir simplement des traitements médicaux qui sont pris sans savoir qu'il faut demander une autorisation, ou la justification n'est pas tout à fait évidente au regard des règles antidopage.
Plus de 8 000 contrôles/an sont réalisés. Un peu moins de 2% d'entre eux se révèlent positifs.
Une performance sans produit est-elle possible ?
Certains moyens naturels efficaces, ne présentant pas de risques pour la santé (au contraire) et, respectant les principes éthiques et les règles du sport, permettent d’obtenir les résultats que certains recherchent dans la prise de produits :
Une hygiène de vie adaptée :
- Un sommeil régulier et en quantité suffisante pour permettre une récupération des efforts sportifs et intellectuels, et une cicatrisation accrue des blessures éventuelles.
- Une alimentation saine et variée (avec une hydratation suffisante).
- Une absence de prise de toxiques (tabac, cannabis, alcool...).
- Une programmation des entraînements bien conduit (il vaut souvent mieux privilégier la qualité à la quantité).
Un environnement favorable :
- Un sportif respecté par son entraîneur, ses coéquipiers et le médecin qui s’occupe de lui.
- Un sportif bien entouré par sa famille, ses amis... attentifs à la personne plutôt qu’aux résultats.
- Un sportif à l’écoute de son corps, être attentif à la fatigue et à la douleur qui sont des signaux d’alerte.
Quels conseils pour éviter d’être tenté par le dopage ?
- À nos téléspectateurs sportifs, sachez que vous êtes libre de refuser de prendre tout produit dopant qu’on vous propose, inutile de discuter, et dans tous les cas, il faut en parler ensuite à quelqu’un de confiance.
- Le rôle du médecin du sport est d’optimiser la préparation des sportifs et d’empêcher les "dérapages" du dopage en suivant le sportif et en lui proposant des solutions alternatives : organisation de l’entraînement, proposition d'une hygiène de vie compatible avec la compétition (alimentation, psychologie).
- En se soustrayant à toute autorité médicale, trop de personnes se prévalant de compétences diverses, interviennent dans la préparation du sportif, de façon autonome.
Plus vite, plus haut, plus fort… mais pas plus drogués !