Blessures de corail : attention danger !
En vacances, mieux vaut mettre des barrières avec le corail. A l'instar des méduses, cet animal marin libère des capsules de toxine au contact de la peau humaine, provoquant brûlures, démangeaisons et éruptions cutanées …
Qui s'y frotte s'y pique ! Les blessures de coraux sont bien connues de plongeurs tropicaux. Elles concernent de multiples espèces et peuvent parfois perdurer pendant des mois. De la même famille que les méduses(1), le corail est un animal venimeux. Son épiderme est recouvert de capsules, les nématocystes(2), remplies d'une toxine composée notamment d'histamine. Si en temps normal ce poison lui sert à paralyser ses proies, il peut également être extrêmement urticant chez l'homme. Les capsules en contact avec la peau s'y accrochent grâce à un crochet et libèrent leur venin, provoquant alors brûlures, démangeaisons, rougeurs ou encore formation de petites vésicules.
Le corail, une bombe à retardement…
La plupart du temps, la réaction est immédiate. Mais dans certains cas, le corail peut agir comme un véritable bombe à retardement, provoquant ces symptômes des semaines voire des mois plus tard. Car les capsules sont vivantes et, logées sous la peau, peuvent libérer leur venin en différé. Si elles sont désagréables, les blessures de coraux restent en général bénignes.
Le corail de feu est l'une des espèces les plus connues des amateurs de faunes sous-marines. Comme son nom l'indique, il provoque de vives brûlures. Son squelette calcaire peut d'autre part exposer à des risques d'infection accru si des fragments de roche s'enfoncent sous la peau. Les nageurs blessés doivent donc être vigilants aux premiers signes infectieux. De la fièvre, une plaie chaude ou suintante doivent pousser à consulter un médecin. Ces risques d'infections ne sont toutefois pas spécifiques aux coraux de feu. N'importe quelle blessure, lorsqu'elle est profonde, peut s'infecter, d'où l'importance de désinfecter rapidement la plaie.
Comment réagir face à une blessure de corail ?
La priorité face à une envenimation par le corail est de ne pas faire éclater les capsules intactes. Interdiction absolue donc de frotter la plaie et de la rincer à l'eau douce, ce qui peut favoriser l'ouverture des capsules(3). L'application de citron ou de vinaigre sur la plaie pendant plusieurs jours est un moyen souvent recommandé par les plongeurs expérimentés. Les composés acides inhibent en effet l'action des toxines et soulagent la blessure. Dans tous les cas, il faut surveiller la plaie et consulter au moindre signe infectieux (fièvre, gonflement anormal, mal-être général, ganglions lymphatiques enflés).
Les plongeurs peuvent être traités par une pommade à base de corticoïdes, un anti-inflammatoire local couramment prescrit pour ce type de blessure. La lésion disparaît alors en quelques semaines.
En vacances, pour admirer en toute tranquillité la beauté des fonds marins, la meilleure solution reste encore de bien se protéger (palmes et combinaison) et de ne surtout pas toucher les coraux… ou alors avec les yeux !
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(1) Les Cnidaires
(2) Egalement appelées cnidoblastes
(3) Par gradient de pression osmotique
Sources :
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Coral Dermatitis. J. Salik. New England Journal of Medicine, juillet 2015. DOI: 10.1056/NEJMicm1412907
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A Patient with Delayed Contact Dermatitis to Coral and She Displayed Superficial Granuloma. H. Ahn et al. Annals of Dermatology, février 2009. doi: 10.5021/ad.2009.21.1.95
- Vibrio alginolyticus cellulitis following coral injury.T. Patterson et al. Yale J Biol Med, 1988. PMCID: PMC2590478