Cancer du sein : la reconstruction mammaire
Une femme sur huit sera concernée par un cancer du sein. Grâce aux progrès de la recherche, de plus en plus de patientes en guérissent. Un des enjeux aujourd’hui est celui de la reconstruction après une ablation du sein.
Le sein est constitué de glandes mammaires, organisées en compartiments. Dans chaque compartiment se trouvent deux structures :
- des lobules, dont le rôle est de produire du lait en période d'allaitement ;
- des canaux, dont le rôle est de transporter ce lait jusqu'aux mamelons.
Autour de ces compartiments se trouve un tissu de soutien mais aussi de vaisseaux sanguins et de circuits lymphatiques. C'est de là que peuvent partir des cellules cancéreuses du sein qui vont alors donner des métastases, et faire le mauvais pronostic de la maladie.
Le cancer du sein en lui-même n'est pas mortel. Mais s'il n'est pas diagnostiqué suffisamment tôt ou qu'il est trop agressif, ce sont les métastases qui posent problème. Une tumeur située dans le sein est proche des vaisseaux sanguins et du système lymphatique. Des cellules de cette tumeur vont parfois migrer dans les ganglions sous les aisselles ou au niveau des clavicules. Quand elles atteignent d'autres organes, comme le foie, le poumon, le cerveau l'os du bassin ou celui de l'épaule, le cancer est dit métastatique.
Une palpation des seins ou une mammographie de dépistage peut faire suspecter un cancer du sein, notamment si une grosseur du sein est détectée. Ce diagnostic doit être confirmé par des examens complémentaires, comme une échographie mammaire, une IRM et une biopsie.
Ablation et reconstruction : une seule opération
Si la tumeur est bien délimitée et qu'elle fait moins de cinq centimètres, le chirurgien peut enlever la totalité de la tumeur sans enlever tout le sein. On parle alors de chirurgie conservatrice, de tumorectomie, ou encore de mastectomie partielle. Le sein n'est pas déformé, le mamelon et l'aréole sont conservés.
Si le cancer est invasif, la tumeur trop importante, ou qu'il y en a plusieurs dans un même sein une intervention plus lourde doit être envisagée. C'est toute la glande mammaire qui doit être retirée, parfois y compris l'aréole et le mamelon, ainsi qu'une partie des ganglions lymphatiques au niveau de l'aisselle.
La chirurgie se décide au cas par cas, selon la taille et la localisation de la tumeur. Dans certains cas, la reconstruction du sein ne nécessite pas de pose de prothèse et elle est immédiate : elle a lieu au cours de la même opération que l'ablation, et utilise pour cela du tissu prélevé ailleurs sur le corps. Il peut s'agir d'un peu de graisse prélevé au niveau de la cuisse, en préservant tous les vaisseaux nourriciers du lambeau utilisé. La graisse utilisée pour reconstruire le sein peut aussi être prélevée au niveau abdominal. Les médecins parlent alors de reconstruction par "auto-greffe".
Reconstruction mammaire : quel coût ?
Après une mastectomie, les femmes choisissent souvent une reconstruction mammaire qui les aide à se réapproprier leur corps.
Plus les techniques de reconstruction sont récentes, plus le rendu est naturel... mais plus le coût est élevé. C'est le cas des reconstructions du sein par "auto-greffe" de graisse. Certains centres et services ne pratiquent pas de dépassement d'honoraires, ce qui garantit aux patientes une prise en charge complète de leur reconstruction par la sécurité sociale.
Mais ces centres sont encore trop peu nombreux en France et la reconstruction reste encore souvent inabordable pour une majorité de patientes.