Cinq choses à savoir sur le tramadol chez l'enfant
Le tramadol est un anti-douleur de la famille des opiacés très efficace, y compris chez les enfants. Mais avec ce type de médicament, la vigilance est de mise. Posologie, effets secondaires... On vous explique.
Dans quels cas le tramadol est-il recommandé chez l'enfant ?
Le tramadol fait partie des antalgiques dits "de pallier 2" comme la codéïne. Ils sont indiqués dans les douleurs d'intensité modérée à intense chez les adultes. Le pallier 1 correspond au paracétamol et à l'ibuprofène par exemple et le pallier 3, à la morphine.
Chez l'enfant, il n'est conseillé en première intention qu'en cas de douleurs intenses, ou en seconde intention, si la prescription de paracétamol ou d'ibuprofène est inefficace. Comme chez l'adulte, les recommandations sont : une posologie la plus faible possible, durant une période la plus courte possible.
A quelle dose et comment s'administre-t-il ?
A partir de 3 ans, l'administration se fait en gouttes, à raison d'une dose de 1 à 2 mg par kilo et par prise. Elle est à renouveler toutes les 6 à 8 heures, avec un maximum de 8 mg par kilo et par 24 heures (source : Haute Autorité de santé). Quel que soit le poids, le maximum autorisé est de 400 mg par 24 heures. Le délai d'action est de 30 à 60 minutes et le médicament est efficace entre 4 et 6 heures.
A partir de 12 ans, le tramadol s'administre sous la forme de comprimés à libération prolongée. Le principe actif est libéré dans le temps il se diffuse plus lentement et plus longuement dans l’organisme. Le délai d'action est alors de 2 à 4 heures et sa durée de 12 heures, avec une prise le matin et une le soir. L'administration de tramadol à libération immédiate en comprimé n'est autorisée qu'à partir de 15 ans.
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Quels sont les risques du tramadol ?
Les effets secondaires les plus fréquents sont la constipation, les nausées et vomissements, la somnolence, une fréquence respiratoire ralentie, voire une difficulté respiratoire à forte dose, pouvant aller jusqu'à un arrêt respiratoire (rare).
Mais le risque le plus important est le surdosage. En 2016, les mises en garde de l'agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) sur le tramadol s'enchaînent. Plus récemment, en 2021, c'est la revue Prescrire qui alertait sur les risques de surdosage. En cause, une formulation trompeuse, les
médecins ayant eu l'habitude de prescrire en milligrammes de médicament par kilo, et non
en gouttes. Ce qui impose aux parents de se référer à la notice pour calculer
le nombre total de millilitres à administrer pour ensuite les convertir en nombre de gouttes. La manipulation majore le risque d'erreurs et les surdosages.
Quelles sont les précautions à prendre ?
Le premier réflexe est de bien vérifier le nombre de prises par jour et la façon dont la posologie est exprimée en gouttes ou en milligrammes, afin de déterminer si un calcul est nécessaire. En 2016, l'ANSM avait recommandé aux médecins d'exprimer systématiquement la posologie en gouttes. Au moindre doute sur l'ordonnance ou sur le fonctionnement du flacon compte-gouttes, il est nécessaire de demander des explications au médecin ou au pharmacien.
Autre point de vigilance extrême, les effets
secondaires qui traduisent un surdosage : les vomissements, un rétrécissement
des pupilles, un trouble de la conscience (la vigilance de l'enfant est
perturbée), des convulsions, des difficultés respiratoires.
Comment réagir en cas de surdosage ?
Les symptômes ci-dessus nécessitent un avis médical en urgence. S'ils sont constatés ou dès que l'on se rend compte d'un surdosage accidentel, il convient d'appeler le 15 pour parler à un médecin. La prise en charge a pour but de vérifier la respiration et de faciliter le bon fonctionnement du cœur.