Contre les déserts médicaux, un lycée crée une option "santé"
Dans le Lot, pour enrayer la désertification médicale, une option santé est proposée aux lycéens. Le but : les aider à passer les concours médicaux, en espérant qu'il viennent s'installer dans la région une fois diplômés. Reportage.
Deux heures par semaine, ces élèves de terminale suivent une option "santé". Beaucoup d’entre eux veulent devenir médecins. Ici, ça parle ADN, anatomie ou encore vaccins. Pour leur professeur de SVT, il n'est pas question de simplifier, bien au contraire. Le niveau est équivalent à celui d'une première année de Fac de médecine, là où le taux d’échec est très important.
Susciter l’ambition dès le lycée
"Ça reste très exigeant, très sélectif. Et plus ils sont préparés, plus ils ont de chance de réussir" explique David Auffray, professeur de SVT au lycée Jean Lurçat de Saint-Céré. "On espère que grâce à ce qu’on aura fait pendant deux ans en option, ils seront plus performants en arrivant en première année de médecine",
Dans cette zone rurale du Lot, cette option unique en France a été créée il y a un an. L’idée a germé dans la tête de Raphaël Daubet, dentiste et président de la communauté de commune du Cauvaldor, secteur où attirer de jeunes médecins est une réelle difficulté.
"La question est de savoir quelle carte on peut jouer dans un territoire rural comme le nôtre. Ceux qui sont les plus susceptibles de revenir, ce sont quand même des enfants qui ont grandi ici, qui ont des attaches. Plus on poussera des enfants à entreprendre ces études, et plus on a de chance que certains réussissent et reviennent s’installer sur le territoire", explique Raphaël Daubet.
Immersion, rencontres, gestion du stress...
Cette option commence dès la classe de première. Une coach les prépare à gérer leurs émotions."Le but est de donner des outils pour calmer son stress quand ils seront plus tard dans des études de médecine, vétérinaire ou infirmier/infirmière", explique Carole Testa, coach et formatrice.
Interventions de chirurgiens, de neurologues, immersion prévue des lycéens dans les hôpitaux... la formation se veut ouverte sur l’extérieur."Les intervenants nous plongent un peu dans leur univers. C’est pour ça que c’est super intéressant de voir leur point de vue et qu’ils nous partagent leur expérience", commente Maëlle, une élève.
Sur les cinq élèves de la première promotion, quatre suivent actuellement des études médicales. Le dernier a finalement préféré une école de commerce.