Covid : toujours pas assez de capteurs de CO2 dans les écoles
En avril dernier, l'Etat a promis une enveloppe de 20 millions d’euros pour équiper les écoles et lieux publics en capteurs de CO2. Mais leur installation dans les écoles n'est pas uniforme sur le territoire français.
Au cœur de Marseille comme dans le reste de la France, un capteur a fait son apparition dans les salles de classe. Ce détecteur de dioxyde de carbone permet de sensibiliser les élèves à la saturation en CO2 de leur salle de classe. Avec la pandémie de la Covid-19, ces détecteurs se sont multipliés. Et pour cause : le CO2 est un précieux indicateur sur l’état de confinement d’une pièce.
Renouveler l'air cinq minutes toutes les heures
Le Haut conseil de santé publique rappelle qu’à partir de 800 parties par million (ppm), l’unité de mesure de la concentration de CO2, le taux de contamination dû au Covid est accru.
Au-delà, la qualité de l’air est jugée moyenne et peut avoir un impact sur la concentration et la somnolence des élèves. Au-dessus de 1 500 ppm, le taux de confinement est jugé non acceptable.
Renouveler l’air devient alors impératif pour faire redescendre la concentration en CO2. Grâce à ce capteur dans cette école marseillaise, les enfants et les adultes ont compris l’importance d’aérer leur classe.
En moyenne, il faudrait le faire cinq minutes toutes les heures.
"Les capteurs de CO2 nous ont montré le taux de CO2 dans une salle de classe pouvait grimper à toute allure. Cela nous a permis de mesurer que certaines fois, où l’on aurait peut-être moins ouvert, il fallait quand même le faire", explique Marc Burlat, directeur de l'école élémentaire La Blancarde à Marseille.
Un manque d'uniformité entre les écoles
La mairie de Marseille a ainsi fourni un capteur de CO2 par école. Le coût total est de 70 000 euros. Au niveau national, l’Etat a promis une enveloppe de 20 millions d'euros pour aider à les financer. Mais chaque collectivité adopte la stratégie qu’elle souhaite. C'est un manque d’uniformité que regrette la Fédération l'Air et Moi, qui estime que cet argent pourrait être mieux utilisé.
"Il va y avoir des écoles totalement équipées avec des capteurs CO2, et d'autres pas, ça serait dommage. Il vaut mieux donner un ou deux capteurs à chaque école, mais à toutes les écoles de France. Et des capteurs multi polluants, pour contrôler le CO2, les particules fines, plusieurs polluants qu’on sait néfastes pour la santé", confie Victor Hugo Espinosa, président de la Fédération.
Aucun chiffre n’existe sur le nombre d'établissements scolaires équipés sur le territoire, mais pour le moment rien n’oblige les collectivités locales à le faire.