Des équipes mobiles de secouristes auprès des réfugiés ukrainiens
Pour venir en aide aux réfugiés ukrainiens et répondre rapidement aux urgences médicales, l'association Sauv Life a mis en place des équipes mobiles de téléconsultation. Reportage.
L’équipe de SAUV Life vient d’être appelée. Dominique, bénévole et Arnaud, infirmier se rendent dans un hôtel en région parisienne.
Une famille originaire de Kiev est installée ici depuis fin février. La maman de la petite Melissa, un an et demi, s’inquiète. Sa fille tousse depuis plusieurs jours.
Des unités mobiles de téléconsultation
"Il y a quelque chose qui l’inquiétait aujourd’hui. Sa fille a du mal à respirer à cause de ses spasmes dans la gorge", explique la traductrice. Arnaud va regarder sa gorge.
"Je n’ai aucun médicament. Je ne connais pas la langue pour expliquer le problème de mon enfant et je m'inquiète. Je ne sais pas comment appeler une ambulance, sur quel numéro et comment expliquer les choses", confie Nana, maman de Melissa.
"Demain, il y a des téléconsultations qui sont programmées dans l’hôtel. Pour nous, il n’y a rien d'inquiétant. Est-ce que tu peux lui prendre la tension ? ", demande Arnaud Vical, infirmier SAUV Life.
La tension de l’enfant est bonne, l’état de sa gorge ne semble pas préoccupant. Pour Arnaud, il faut surtout rassurer les parents.
Une aide psychologique avant tout
"Les gens viennent pour des problèmes de santé mais il y a beaucoup de psychologique derrière. Ils ont vécu des choses qui ne sont pas faciles. Parfois de petites choses qui pour nous dans le quotidien pourraient paraître rien du tout, pour eux, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase", confie Arnaud.
Dans une autre chambre, un patient épileptique a été vu la veille par un neurochirurgien en téléconsultation. Arnaud lui ramène aujourd’hui des médicaments pour une semaine et une ordonnance. Mais ce n’est pas aussi évident que prévu.
"Il y en a un qui a été remplacé parce qu’il n’existe pas en France mais c’est la même chose. C’est la même molécule", rassure Arnaud.
Toute la famille a fui Kharkiv, la deuxième plus grande ville d’Ukraine et l’une des premières cibles de l’armée russe.
"Nous sommes venus ici, mes parents, mon fils et mon frère aîné qui est handicapé. Mon mari est resté en Ukraine parce qu'il n'avait pas le droit de quitter le pays", explique Lilia.
Assurer la continuité des traitements
Arnaud parvient à lever les doutes de la famille qui accepte enfin les médicaments.
"S’il n’a pas son traitement, le risque est qu’il fasse une crise d’épilepsie qui peut avoir des conséquences assez dramatiques sur sa santé. Il faut donc assurer la continuité du traitement", conclut Arnaud.
L'équipe termine sa garde au plus gros centre d’accueil de réfugiés ukrainiens d’Ile-de-France.
Beaucoup demandent à voir des soignants. Ils peuvent même interagir avec un médecin grâce à la téléconsultation. L’équipe se rendra disponible aussi longtemps que besoin.