Hôpital : à quand une réforme de l'intérim médical ?
Face à la pénurie de soignants, l’entrée en vigueur de la réforme de l’intérim médical est reportée à 2022. La fédération hospitalière de France (FHF) demande des garanties face aux "maîtres chanteurs de l’hôpital public".
Il faut "un calendrier clair" d'application de la réforme des tarifs de l'intérim médical. C'est ce que réclame la Fédération hospitalière de France (FHF), suite au report de la réforme au vu de la "situation sanitaire et hospitalière marquée par des mois de mobilisation contre le Covid".
L'intérim médical, qui s’est largement développé à la faveur de la pénurie de médecins, est devenu la bête noire du gouvernement. En cause : les tarifs faramineux que certains hôpitaux acceptent de régler aux médecins intérimaires pour ne pas fermer leurs urgences, leurs blocs opératoires ou leur maternité.
Respecter un plafond de rémunération
La réforme, promulguée fin avril 2021, prévoit le contrôle de l'intérim médical avec "le rejet d'un paiement au-delà du plafond réglementaire" et le signalement au tribunal administratif en cas de non respect de cette règle. Le salaire brut maximum pour une journée de vingt-quatre heures de travail a ainsi été fixé à 1.170,04 euros en 2020.
"Malgré ce plafonnement, la pression sur les établissements de santé et la permanence des soins laissent encore place à un mercenariat de l'intérim médical, qui met en difficultés les finances des hôpitaux publics et le fonctionnement des équipes médico–soignantes" a déclaré le ministère de la Santé jeudi, avant de reporter l'entrée en vigueur du texte.
Des garanties contre les abus
Initialement prévue pour le 27 octobre, l’application de la loi ne se fera finalement qu’en 2022. Un report qui inquiète la Fédération hospitalière de France. "Nous lançons l'alerte. Un calendrier clair doit être annoncé, ainsi que des mesures fortes de moralisation de l'intérim", déclare la FHF dans une tribune publiée sur le site internet de Libération.
"Il est plus que temps de rappeler à l'ordre les maîtres chanteurs de l'hôpital public", assène la FHF. La Fédération demande la rédaction"d'une charte de moralisation" et souhaite que la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) soit "systématiquement saisie" pour toute suspicion d'abus.
Mais pour l’heure, le gouvernement reste flou. L’application stricte de la réforme se fera "dès que possible" selon le ministre de la Santé, Olivier Véran.