Hyperactivité : la Ritaline ne serait pas assez prescrite
Près de 40.000 enfants prennent un traitement contre l'hyperactivité en France, dont le plus connu est la Ritaline. Mais, selon une étude de l'ANSM, ils seraient entre 190.000 et 480.000 à souffrir de ce trouble.
Chaque matin, après le petit-déjeuner, Ameline, 12 ans, et son frère, Lyssandre, 9 ans, prennent leur médicament. Ils souffrent tous les deux de TDAH, le trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité.
Natacha, leur mère, explique : "En classe, Lyssandre se levait, passait sous la table. Au retour de récréation, il y avait toujours un souci : un cartable qui était balancé, une gifle vis à vis d’un camarade… Alors que sinon c’est quelqu’un de gentil. C’est plus fort que lui, ça déborde. Pour Ameline, on n’a pas cette agitation physique mais par contre, elle a un déficit de l’attention et beaucoup d’impulsivité, surtout verbale".
Un traitement controversé
Sur les conseils d’un neuropédiatre, et après une longue réflexion, Natacha et son mari ont décidé de donner à leurs enfants un traitement médicamenteux controversé, un psychostimulant à base de méthylphénidate.
Une sorte de béquille pour ses enfants : "Ca permet d’alléger les efforts mentaux qu’ils sont obligés de faire pour pouvoir pallier leur TDAH". Ameline reconnaît que la vie à l’école est devenue plus simple avec le médicament. "En classe, j’ai moins de difficultés à rester attentive. Je suis moins perturbée. J’arrive à rester concentrée et, du coup, ça se voit dans mes résultats".
A lire aussi: L'hyperactivité, une vraie maladie
Entre 2% et 5% des enfants atteints de TDAH
En France, on estime qu’entre 2 et 5% des enfants souffrent du trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité. Mais à peine 40.000 enfants et adolescents seraient traités par méthylphénidate.
C’est trop peu pour le Dr Eric Konofal, neurologue à l’hôpital Robert-Debré à Paris. "Ce que va faire le traitement, c’est que cela va réveiller l’enfant. Cela va le remettre à l’heure dans son horloge biologique. Cela va lui faire être éveillé la journée pour pouvoir mieux dormir la nuit. On ne va pas changer l’enfant, on va juste le remettre à l’heure. On va juste lui donner ses réelles capacités."
Un détournement du produit qui reste marginal
Si ces médicaments comme la Ritaline sont peu prescrits, c’est qu’ils ont des effets indésirables : perte d’appétit et de poids, maux de tête, accélération du rythme cardiaque… Autre risque : le détournement de ce produit, notamment chez les toxicomanes et les étudiants. Mais, ce phénomène reste marginal car la délivrance de ces traitements est très encadrée en France.