Les régurgitations du nourrisson, un problème bénin
Tous les jeunes parents ont fait l'expérience d'un jet de lait caillé après le biberon. Lorsque celui-ci se répète souvent, il est source d'inconfort pour le bébé et d'inquiétude pour ses géniteurs. Sans gravité, les régurgitations passent habituellement avec le temps et quelques mesures pratiques.
Certains médecins à l'humour corrosif estiment que les régurgitations sont un problème de machine à laver, et non un problème médical. Voilà de quoi rassurer les parents (et en agacer certains, entre deux lessives…).
D'où viennent les régurgitations ?
Ces remontées de lait plus ou moins digéré surviennent après la tétée ou le biberon, le plus souvent lors du "rot". Elles s'expliquent par l'immaturité de la barrière qui sépare l'œsophage de l'estomac, et de la "vidange" gastrique (le processus qui permet d'évacuer le contenu de l'estomac dans l'intestin). Elles ne surviennent jamais durant le sommeil et point crucial, elles n'ont aucun impact sur la croissance. Contrairement aux vomissements, le bébé les émet sans effort.
Aux alentours de six mois, lors de la diversification alimentaire, l'alimentation plus solide diminue habituellement l'intensité et la fréquence des régurgitations. Elles disparaissent complètement lorsque l'enfant marche (la station allongée étant un facteur favorisant).
Des mesures simples contre les régurgitations
La prise en charge des régurgitations se fonde sur des mesures pratiques. Les repas doivent être fractionnés, en interrompant trois ou quatre fois le bébé et en lui faisant faire un "rot" à chaque pause. L'alimentation par biberon est épaissie à l'aide d'épaississants - attention toutefois à prendre en compte les calories qu'ils apportent - ou plus simplement grâce à un lait anti-régurgitations.
Les tétines en silicones, moins souples que celles en caoutchouc, forcent le bébé à fournir davantage d'efforts pour téter. Elles ralentissent donc la vitesse d'absorption du lait.
De son côté, la mère qui allaite doit limiter sa consommation d'aliments acides, passant dans le lait, à l'instar des jus de fruit, du café, du thé ou des épices. De plus, certains aliments ralentissent la vidange gastrique (le processus permettant de faire passer les aliments dans l'intestin, sous forme de "bouillie"). Par ce biais, les graisses, le chocolat, ou encore un lait avec un taux élevé de caséine augmentent le risque de reflux.
On recommande également de ne pas trop manipuler le bébé après ses repas et de le tenir en position semi-assise ou verticale contre votre épaule. Il est conseillé de le faire dormir sur le dos (comme pour tous les nourrissons, dans le but de diminuer le risque de mort subite) et de ne pas serrer de façon excessive les couches, la pression abdominale élevée pouvant faciliter les régurgitations.
Dernier conseil pratique, le tabagisme passif est banni. La nicotine diminue en effet le tonus du sphincter de l'œsophage et facilite donc l'émission des régurgitations.
Le symptôme d'un reflux ?
Les régurgitations sont parfois les prémisses d'un reflux gastro-oesphagien, témoignant de l'immaturité de la barrière séparant l'œsophage de l'estomac, le cardia. On parle alors de "cardia immature".
La question d'un reflux chez le nourrisson doit se poser lorsque les mesures habituelles des régurgitations ne les soulagent pas, qu'elles s'aggravent, qu'elles surviennent à tout moment de la journée ou lors du sommeil.
En cas de reflux, d'autres symptômes se développent en plus des régurgitations, tels que des vomissements, une douleur, ou un ralentissement de la croissance.
Sources : cours en ligne de l'université de Toulouse et de l'université de Montpellier