Substances chimiques dans les couches pour bébé : peut encore mieux faire !
Les taux de substances chimiques dans les couches jetables pour bébés ont nettement diminué depuis janvier 2019 mais "des améliorations complémentaires" sont encore attendues pour trois références, révèle la Répression des fraudes.
"Aucun dépassement de seuils sanitaires n'a été constaté." C’est ce que révèle la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) qui publie les résultats de son enquête sur les couches pour bébés. "Ces constats confirment la nette amélioration de la qualité des références présentes sur le marché" poursuit la DGGCRF, même si des améliorations sont attendues pour trois références.
"Aucun allergène ou résidu de pesticides"
En janvier 2019, l'Agence de sécurité sanitaire Anses avait évoqué des "risques" à long terme pour la santé des bébés en raison de la présence de substances chimiques dans ces protections, conduisant le gouvernement à exiger des actions de la part des fabricants.
Les nouveaux tests conduits par la DGCCRF n’ont retrouvé "aucun allergène ou résidu de pesticides" note la direction dans un communiqué. Et "des diminutions des contaminations en dioxines et furanes, PCB-DL (composés chlorés) et HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques, ndlr) ont également été relevées, permettant de ne plus constater de dépassement de seuils pour ces substances", toujours selon la DGCCRF.
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Trois marques dans le viseur de la DGCCRF
En revanche, "des améliorations complémentaires" sont attendues "pour trois références pour lesquelles la teneur mesurée en formaldéhyde dépasse 10% du seuil sanitaire", remarque la DGCCRF. "La situation ne justifie pas d'ordonner le rappel des produits mais il est demandé aux opérateurs concernés d'approfondir sous six mois leurs diagnostics" précise-t-elle encore.
Seules six références sur 32 garantissent un taux de présence du formaldéhyde inférieur à 10%. Pour 23 d'entre elles, l'Anses ne peut exclure un dépassement au-delà des 10%. Enfin, seulement cinq références sont complètement dans le vert pour huit familles de substances chimiques.
Concernant le formaldéhyde, les gammes Pampers Premium Protection, Marmailles Plus et Moina Zaza sont ainsi pointées du doigt. Le taux des deux premières est compris entre 10 et 25% pour cette substance tandis qu'il est même compris entre 25 et 50% pour la troisième marque, vendue exclusivement à Mayotte et fabriquée en Chine, assure Le Parisien.
Des résultats complémentaires qui "créent des confusions"
"Les traces ne viennent pas de nos couches mais de l'extérieur", se défend dans ce quotidien Antoine Giuntini, directeur de BabyCare chez Pampers. "L'Anses reconnaît que sur ce type de traces très infimes, il faut parfaire les analyses. Les composants peuvent aussi se retrouver dans l'air. Il y a une marge d'erreur possible" ajoute-t-il.
De son côté, l'organisation représentative des fabricants de couches Group'hygiène a réagi dans un communiqué : "Les fabricants de couches-bébés se félicitent des résultats des tests menés par la DGCCRF qui confirment que les couches-bébés sont des produits sûrs". Toutefois, le syndicat professionnel des industriels de l'hygiène "regrette la présentation de résultats complémentaires qui créent des confusions". "Alors même que la DGCCRF conclut à l'absence de dépassement des seuils sanitaires et qu'elle déclare que les couches qu'elle a testées sont sûres, elle communique en parallèle sur des résultats qui prennent en compte d'autres facteurs d'exposition (environnement, alimentation). Ces résultats ne permettent en aucun cas de juger de la sécurité de la composition et d'utilisation du produit", développe Group'hygiène.
En octobre prochain, la France devrait officiellement déposer une demande au niveau européen pour limiter la présence d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), de dioxines, de furanes, de PCB (polychlorobiphényles) et de formaldéhyde dans toutes les couches pour bébés.