Une grossesse se fait attendre, quand faut-il s'inquiéter ?

A quel moment faut-il consulter lorsqu'une grossesse tarde à venir ? Cette question légitime, de nombreux couples se la posent. Voici quelques conseils pour éviter de consulter dans la précipitation. 

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le
Chronique du Dr Frédéric Lamazou, gynécologue-obstétricien, du 4 septembre 2018
Chronique du Dr Frédéric Lamazou, gynécologue-obstétricien, du 4 septembre 2018

Ne pas écouter son entourage

La première chose est de ne pas écouter les bonnes copines qui expliquent qu'elles sont tombées enceintes en un mois ! Il s'agit souvent d'un mensonge social qu'on entend à l'occasion d'une annonce publique d'une grossesse, par peur d'être jugé sur un quelconque problème de l'un ou l'autre des conjoints.

Ne pas se mettre de pression

L'espèce humaine n'est pas bonne en fertilité même si nous sommes bien meilleurs que le panda. Le délai de conception moyen est de 18 mois, donc il faut être patient et ne pas se mettre la pression. On ne programme pas les rapports sexuels, on ne se force pas à faire l'amour tous les deux jours comme on peut le lire sur Internet. La sexualité doit rester un plaisir et la démultiplication de soi, un bonus. Les couples doivent avoir des rapports quand ils en ont envie.

On peut être fatigué, se sentir mal, pleins de choses peuvent bloquer la libido à certains moments. Si la femme se force alors qu'elle n'a pas envie, le rapport ne sera pas agréable voire douloureux. Chez l'homme, la situation est encore pire car s'il n'arrive pas avoir d'érection, il culpabilise. Du coup, il peut être stressé et avoir encore moins d'érections. L'homme peut ensuite avoir une angoisse de la panne qui le suivra pendant un moment. Un cercle vicieux peut s'installer.

Calculer son ovulation... ou pas

Pour maximiser les chances de fécondation, certaines femmes utilisent des tests d'ovulation, des courbes de température ou examinent leur glaire.
Ce n'est pourtant pas toujours très fiable et cela peut tuer le glamour du couple, en particulier le thermomètre sur la table de nuit. Cela rajoute également de la pression. Plus on s'investit dans ce projet, plus l'attente de résultat sera grande et donc plus la déception sera importante si les règles arrivent.
Après plusieurs mois d'attente, le stress s'amplifie et l'angoisse de la stérilité peut apparaître.

Quand faut-il s'inquiéter et quand consulter ?

En général, au bout de neuf mois d'essais infructueux avec cycle régulier, sans aucun test de grossesse positif, il faut consulter. Il faut aussi consulter en l'absence de règles tous les mois et enfin dans le cas de deux à trois fausses couches d’affilée.

Lors de la consultation, un bilan de fertilité de base des deux partenaires sera réalisé. Seront contrôlées :

  • la qualité de l'ovulation
  • la perméabilité des trompes
  • La mobilité, la morphologie et la quantité des spermatozoïdes.
     

Les examens à réaliser seront :

Pour la femme :

  • des dosages hormonaux,
  • une échographie pelvienne,
  • une radio des trompes ou hystérosalpingographie

Pour l'homme :

Un bilan spermatique (recueil de sperme obtenu par masturbation au laboratoire après deux à cinq jours d'abstinence). Plusieurs éléments sont observés, en particulier le volume de sperme, la concentration en spermatozoïdes, leur mobilité et le taux de forme typique.

Les bilans anormaux sont fréquents mais dans beaucoup de cas, l'homme garde une fertilité naturelle. Les anomalies doivent être vraiment importantes pour basculer vers la fécondation in vitro.

Si le bilan est normal, on peut rassurer le couple et leur dire de continuer à essayer naturellement et donc aucun traitement n'est proposé. En revanche, en cas d'anomalie, le traitement dépendra de l'anomalie identifiée.