Lariboisière : une maternité au "bord du craquage complet"
Une quarantaine de paramédicaux ont publié un communiqué sur le site du collectif Inter-Urgences pour dénoncer des conditions de travail inhumaines.
"C’est un cri, un SOS, une bouteille à la mer […]. Le service est à bout de souffle, n’a plus d’énergie, et rien n’est fait…" s’alarment les soignants de la maternité de l’hôpital Lariboisière, dans le Xe arrondissement de Paris, dans un communiqué relayé par Inter-Urgences le 24 septembre. Ont participé à la rédaction de cet appel à l’aide des infirmières, des auxiliaires de puériculture, des aides-soignantes et des sages-femmes.
"Une catastrophe va arriver"
Ces soignantes dénoncent des sous-effectifs et affirment que les personnels sont au "bord du craquage complet". Elles affirment ne plus être mesure d’assurer la sécurité des patientes et de leurs bébés. Si rien n'est fait, "une catastrophe va arriver", prédisent-elles. Elles font notamment référence aux urgences de Lariboisière, où, en décembre, une patiente avait été retrouvée morte sur un brancard, 12 heures après son admission.
En 2018, les mêmes soignants avaient pourtant alerté sur la situation. Leur chef de service, en signe de soutien, avait alors menacé "d'arrêter toutes nouvelles inscriptions à la maternité". A l’époque, un "travail de diagnostic" avait été lancé, selon l’AP-HP. En avait découlé un plan de réorganisation prévoyant la création de cinq emplois et la transformation des emplois d'infirmières "en emplois sage-femmes pour une prise en charge homogène", a expliqué la direction à l'AFP.
"Du matériel de soins qui tombe régulièrement en panne"
Un projet qui ne satisfait pas les auteurs du texte, qui déplorent une "suppression" de postes d'infirmières. Ils dénoncent en outre des locaux "vétustes avec des prises électriques non protégées, des moisissures aux plafonds, [...] des matelas de lit lacérés" ou "du matériel de soins qui tombe régulièrement en panne et qui n'est remplacé que trois semaines plus tard".
Les signataires de la tribune expriment enfin leur "honte" d'avoir à faire sortir de leur chambre de jeunes mères sans abri pour les installer "par terre" avec leur nourrisson dans une petite pièce dédiée, faute de place d'hébergement. Lariboisière assure "la mise à l'abri temporaire pour la nuit" de femmes sortant de maternité "sans solution d'hébergement", réagit l'AP-HP. La direction assure chercher "des solutions individualisées et adaptées à chacune".