L'embryoscope, un outil précieux pour la médecine de la reproduction
Au CHU de Lille, le service d'aide médicale à la procréation accompagne plus de 1.000 couples chaque année. Pour leur donner plus de chance, le service a besoin d'un incubateur afin de surveiller la croissance des embryons jusqu'à leur transfert dans l'utérus. Pour acquérir cet équipement rare et coûteux, l'hôpital a lancé une campagne de crowdfunding.
Les embryons obtenus après fécondation in vitro sont placés dans des incubateurs qui simulent les conditions de l'organisme, à l'abri de la lumière et à une température constante de 37 degrés.
À plusieurs reprises, les équipes sont obligées de sortir les embryons pour surveiller leur bon développement. Une observation qu'elles doivent effectuer le plus rapidement possible : "Une exposition prolongée à la lumière et à une température plus basse que 37 degrés est délétère pour les embryons. Cela peut influencer leur développement par la suite…", explique Gwenaëlle Decelle, technicienne de laboratoire.
Cette surveillance est pourtant nécessaire car elle permet de choisir les embryons qui seront transférés dans l'utérus de la patiente : "L'idéal, c'est de ne pas sortir les embryons. C'est de pouvoir les observer en les laissant dans les incubateurs, confie Valérie Lefebvre-Khalil, biologiste, l'idée est d'avoir une caméra à l'intérieur de l'incubateur qui permet d'enregistrer le développement embryonnaire sans devoir les sortir pour les observer".
Cet incubateur ultra-moderne existe. Doté d'une caméra interne, il filme l'évolution des embryons, minute par minute, sans avoir besoin d'ouvrir la couveuse. Mais il coûte cher : 100.000 euros. Pour acquérir plus rapidement cet embryoscope, le CHU de Lille a mis en ligne une cagnotte et s'en remet ainsi aux dons du public.
Mise en ligne en avril 2017, la cagnotte n'a récolté pour l'instant que 4.000 euros. Mais les équipes ont bon espoir. Les futurs parents aussi. Des études ont démontré que l'utilisation d'un incubateur aussi innovant pouvait augmenter de quelques points le taux de réussite des grossesses. En France, seuls quatre hôpitaux possèdent cet équipement de pointe.