Cancer : comment préserver la fertilité des petits garçons ?
Le cancer atteint chaque année environ 1.700 enfants pré-pubères avec un taux de survie à long terme estimé à 80%. Quand on sait que certains traitements par radiothérapie et chimiothérapie peuvent rendre stériles, la préservation de la fertilité est un enjeu majeur. Chez les jeunes filles, les techniques sont maîtrisées, mais pour les petits garçons il s’agit encore de protocoles de recherche.
Chez le garçon pré-pubère, le recueil de spermatozoïdes par masturbation est impossible. Il est donc proposé de prélever et de congeler du tissu testiculaire. Le prélèvement s'effectue au cours d’une intervention chirurgicale, sous anesthésie générale. Il s’agit de recueillir entre un quart et un tiers du tissu contenant les cellules précurseurs des spermatozoïdes.
Une fois prélevés, les fragments de pulpe testiculaire sont envoyés dans un centre spécialisé dans la conservation de gamètes. Une quinzaine de fragments sont isolés, préparés puis refroidis avant d’être plongés dans de l’azote liquide où ils seront conservés jusqu’à ce que le patient adulte, en cas de stérilité, demande ses prélèvements.
L'objectif est d’utiliser ces échantillons de tissu pour réaliser une maturation in vitro des cellules germinales immatures qu’ils contiennent. Une autre possibilité est de réimplanter le tissu prélevé, greffer ces cellules souches au donneur afin qu’il fabrique lui-même naturellement des spermatozoïdes.
A ce jour, ces deux techniques sont encore expérimentales. En France, environ 40 congélations de pulpe testiculaire ont lieu chaque année, mais pour l’instant elles n’ont donné lieu à aucune naissance. Un pari sur l’avenir et sur les progrès de la science.