Infection urinaire : comment identifier les bactéries responsables ?
L'ECBU ou Examen Cytobactériologique des Urines est l'examen clé pour le diagnostic de l'infection urinaire. Il permet d’identifier le germe responsable afin de recourir au traitement le plus efficace.
Recueillir son urine dans un pot est un passage obligé pour découvrir l’origine des picotements et autres douleurs urinaires. Les urines seront ensuite passées au crible dans un laboratoire pour révéler tous leurs secrets.
La couleur naturelle de l'urine doit être jaune pâle, limpide. Quand la couleur est jaune orangé ou rouge trouble, il y a souvent une infection urinaire derrière.
Escherichia coli : responsable dans 90% des cas
Une infection urinaire peut être provoquée par divers germes. L'analyse microscopique des échantillons permet de détecter aussi bien les bactéries que les cellules qui combattent l’infection, les globules blancs.
90 % des infections urinaires sont provoquées par Escherichia coli, une bactérie en forme de bâtonnet. Elle provient du tube digestif. Mais ce n’est pas la seule à avoir cette forme et la mise en culture va permettre de confirmer le type de bactérie incriminée.
Pour cela, il faut ensemencer de l’urine sur une gélose, puis de l'incuber pendant 18 heures dans une étuve pour favoriser la croissance de la bactérie grâce à la chaleur.
Une fois que les bactéries se sont multipliées, elles apparaissent en colonie."Ici, c'est plutôt un staphylocoque par rapport à sa forme. Sur cette autre gélose, on a un Escherichia coli, on voit que les boîtes sont bien chargées, il y a vraiment une belle infection", explique Marie-Christine Gennesseaux, technicienne de laboratoire au groupe hospitalier Diaconesses Croix Saint-Simon.
Mise en place des antibiogrammes ciblés
Une fois l’ennemi identifié, il faut trouver le traitement qui va le détruire efficacement. Pour cela, plusieurs antibiotiques doivent être testés : c’est le principe de l’antibiogramme.
Ces antibiotiques sont directement collés à une boîte sur laquelle a été ensemencée la bactérie responsable de l’infection. Le résultat n’apparaît qu’après une incubation à 35°C dans une machine pour reproduire la température interne du corps.
18 heures plus tard, la biologiste analyse les antibiogrammes. Là où les antibiotiques appliqués sont efficaces, les germes ne se sont pas multipliés. Ces informations sont transmises au médecin traitant pour qu’il choisisse lequel de ces antibiotiques prescrire à son patient.