Comment évaluer la douleur pour avoir un traitement adapté ?
Comment évaluer la douleur pour avoir un traitement adapté ?
Les réponses avec le Dr Patrick Giniès, chef du service d'évaluation et de traitement de la douleur du CHU de Montpellier :
"Maintenant, pour l'évaluation de la douleur, tout le monde parle d'échelle numérique, de 1 à 10. Il faut dédramatiser la notion de douleur et il faut la quantifier. Les réglettes habituelles que l'on utilise pour quantifier la douleur sont utiles, de 1 à 10. Le patient peut ainsi se mesurer. Le fait de montrer en miroir l'expression parfois paradoxale d'un patient va permettre de le refaire dire sa vraie douleur. Ceux qui veulent trop être stoïciens doivent avoir de la morphine même s'ils ne la demandent pas, pour ne pas laisser autour d'eux l'image de quelqu'un qui est en torture. Et ceux qui ont une expression excessive cachent derrière des paniques, d'autres réactions qui ne sont pas dues à la douleur physique mais qui sont importantes à gérer aussi.
"À Montpellier, depuis 35 ans, on a des objets de médiation avec les patients. Car un patient douloureux n'a plus la capacité de communiquer normalement. La première des prises en charge consiste à voir le patient comme un vrai patient. Tous les patients qui se plaignent ont de vraies douleurs. Il faut aussi leur donner des objets de médiation. Nos infirmières ont adopté ces objets, elles utilisent des horloges de la douleur. Un dessin vaut parfois mieux qu'un mot.
"Qualifier la douleur est également important car cela va donner des polarités différentes. Depuis quinze ans, on a fait des validations des adjectifs que les patients emploient pour qualifier leurs douleurs."