Je suis obèse et souffre de macération des plis cutanés, comment y remédier ?

En tapant "macération" sur un moteur de recherche, vous tombez d’emblée dans le vif du sujet et c’est immédiatement associé à la "peau". Vous trouvez aussi "macération carbonique" qui fait référence à la fabrication du vin puis "macération peau de banane". 

La macération de la peau génère près de 221 000 résultats sur le web et beaucoup de réactions de personnes en situation d’obésité souffrent de ce désagrément. Cette macération peut vraiment mener la vie dure aux personnes concernées même si à la base cette macération au niveau des plis est due à un phénomène complètement naturel : la transpiration.      

Une transpiration qui stagne

Les spécialistes précisent que la peau macère dans l’humidité latente. Pour les personnes qui présentent en outre un surpoids, une obésité, certaines parties du corps sont particulièrement exposées si les bourrelets sont importants.

Ces bourrelets se situent généralement au niveau de l’abdomen, le fameux "tablier abdominal", il y a aussi des plis au niveau des hanches, à l’intérieur des cuisses, sous les fesses, la face interne des bras, la zone pectorale chez l’homme et les plis du soutien-gorge pour la femme qui peuvent irriter jusqu’au sang ! Sous le menton et dans le cou aussi, c’est un vrai problème car ça n’est pas caché par les vêtements. Ces macérations peuvent provoquer des lésions. 

Une macération des plis

Le problème de la "macération des plis" se pose aussi après une chirurgie de l’obésité, après un amaigrissement important, les patients se retrouvent avec d’importantes distensions de la peau et dans cette peau tombante il y a aussi des lésions. Dans ces cas-là, il est possible de retirer ces excès de peau grâce à la chirurgie. Cela représente 1 ou 2 kilos de peau en moyenne, parfois beaucoup plus. Le record d’un chirurgien était 18 kilos de peau. 

Pour recourir à cette chirurgie réparatrice, il faut que le poids du patient soit stabilisé depuis au moins 6 mois et sa chirurgie de l’obésité doit avoir eu lieu au moins deux ans avant de recourir à une chirurgie réparatrice.     

Des lésions chroniques

Dès lors qu’une personne présente beaucoup de plis cutanés, elle est davantage confrontée à ces irritations. Les dermatologues parlent "d’intertrigo" ce sont des fissures dues à la macération. Il faut imaginer un vrai bouillon de culture car les champignons et bactéries pullulent dans ces zones. Cela provoque des mycoses si un champignon se développe et cela peut aller jusqu’à des infections à streptocoque par exemple s’il s’agit de bactéries. 

En plus du problème des plis, les personnes obèses ont la peau plus fragile, cette peau présente une structure différente qui la rend davantage sujette aux infections. Les spécialistes expliquent que les adipocytes, les cellules graisseuses, jouent un rôle majeur dans les phénomènes inflammatoires. A terme, cela peut provoquer des pathologies de peau qui perdurent.      

En cas de problème de mauvaise odeur

Si vous avez en plus un problème de mauvaise odeur, utiliser beaucoup de déodorant est contre-productif car cela peut majorer l’irritation de cette peau déjà fragilisée. Plutôt que de chercher à masquer l’odeur, à bloquer la transpiration, il vaut mieux utiliser des sprays qui contiennent des solutions à base d’amidon car l’amidon absorbe naturellement l’eau. 

Il faut demander conseil à votre pharmacien. Il vous rappellera qu’il faut éviter les savons ou gels lavants au PH acide car les champignons aiment bien l’acidité.
Préférez des produits au PH dit "alcalin".  

Enfin, après la douche, séchez-vous avec une serviette bien propre en insistant sur les plis pour ne pas laisser de film humide sur la peau. Pour les lésions douloureuses au niveau des plis, il peut être pertinent d’être orienté vers un dermatologue pour prendre en charge ces lésions très spécifiques.

Cette démarche est facilitée lorsque le patient obèse est suivi par une équipe multidisciplinaire qui saura le conseiller et l’écouter avec respect et bienveillance. La consultation permettra aussi de rechercher une éventuelle transpiration excessive chronique, qui est parfois un symptôme collatéral de l’obésité.