La Cour européenne rejette le recours de parents contre l'arrêt des soins de leur fils en état de mort cérébrale
Les parents d’un jeune garçon en état de mort cérébrale ont saisi la Cour européenne des droits de l’homme. Ils souhaitent le maintien des traitements malgré l’avis médical. L’instance a rejeté leur recours.
Depuis plusieurs mois, Archie Battersbee, 12 ans, est plongé dans le coma dans un hôpital londonien. Le 7 avril, il avait été retrouvé inconscient chez lui. Selon sa mère, il aurait participé à un défi sur les réseaux sociaux consistant à retenir sa respiration jusqu'à évanouissement. Depuis, il n’a jamais repris connaissance.
Considéré en état de mort cérébrale par les médecins, la justice britannique avait autorisé mi-juillet l’hôpital à mettre fin aux traitements qui le maintiennent en vie.
La Cour européenne comme ultime recours
Ses parents, Hollie Dance et Paul Battersbee, refusent cette issue. Soutenus par une organisation chrétienne, ils disent vouloir lui laisser toutes les chances possibles de se rétablir et avoir constaté des signes de vie, dans ses yeux ou par une pression de ses doigts.
Ils ont donc multiplié les recours en justice, devant toutes les instances possibles. Ils ont saisi la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) quelques heures avant la fin programmée des soins, mercredi 3 août. Le soir même, la CEDH a jugé leur requête irrecevable.
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Un cas sans espoir, selon le corps médical
L’arrêt des soins est justifié par la gravité du cas, pour le corps médical. "Son organisme, ses organes et son cœur sont en train de s'éteindre", a souligné lundi le juge Andrew McFarlane de la Cour d'appel. Les juges de la Cour suprême, eux, affirment devoir appliquer la loi. Ils ont exprimé leur "grande sympathie" pour les parents d'Archie qui vivent "le cauchemar de tout parent - la perte d'un enfant très aimé".
"Nous nous battrons jusqu'à la fin pour le droit d'Archie de vivre", a réagi Hollie Dance. Le corps médical, "le gouvernement, et les tribunaux dans ce pays et en Europe ont peut-être abandonné l'idée de le soigner, mais pas nous", a-t-elle martelé. Elle a indiqué à des médias avoir été contactée par des médecins dans plusieurs pays, dont le Japon et l'Italie, qui affirment pouvoir aider Archie à se rétablir. Elle dit réfléchir à des options pour lui faire quitter le pays.
Deux autres affaires
Deux affaires similaires ont marqué le Royaume-Uni récemment. En avril 2018, un enfant de 23 mois, Alfie Evans, atteint d'une maladie neurodégénérative rare, est mort après un long combat judiciaire de ses parents contre l'arrêt des soins. Ils avaient reçu le soutien du pape François qui avait lancé plusieurs appels pour le maintien en vie du petit garçon.
En 2017, Charlie Gard, atteint d'une maladie génétique rare, est mort peu avant son premier anniversaire, après l'arrêt de la ventilation artificielle malgré la multiplication des recours par ses parents.