Chlordécone : carton rouge pour Emmanuel Macron
Emmanuel Macron a affirmé vendredi 1er février que le chlordécone n’était pas une substance cancérigène. Des propos qui ont provoqué l’indignation des élus d'Outre-mer et des scientifiques.
« Il ne faut pas dire que c’est cancérigène. Il est établi que le chlordécone n’est pas bon, il y a des prévalences qui ont été reconnues scientifiquement, mais il ne faut pas aller jusqu’à dire que c’est cancérigène parce qu’on dit quelque chose qui n’est pas vrai et qu’on alimente les peurs »
Ces propos, tenus vendredi dernier devant des élus d’Outre-Mer par Emmanuel Macron, nous ont choqué. Contrairement à ce qu’avance le président français, le chlordécone est bien cancérigène, c’est prouvé scientifiquement.
Un pesticide responsable des cancers de la prostate
Le chlordécone est un pesticide ultra-toxique qui a été utilisé dans les bananeraies en Guadeloupe et en Martinique jusqu’en 1993 pour lutter contre le charançon noir du bananier.
Dès 1979, l’OMS l’a classé comme cancérogène possible pour l’homme. On constate que le taux de cancer de la prostate dans la population antillaise est 7 fois supérieur à la moyenne mondiale, soit 227 nouveaux cas pour 100.000 habitants… record mondial de la discipline !
Ces données sont issues de l’étude réalisée par les Pr Blanchet, chef de service d’urologie du CHU de Pointe-à-Pitre et l’équipe Inserm de Luc Multigner et ont été publiées dans la très sérieuse revue Journal of Clinical Oncology en 2010. Il y est clairement établi une association positive et significative entre une exposition au chlordécone et la survenue d’un cancer de la prostate.
Certes, Monsieur le président, vous avez reconnu que l’utilisation de chlordécone était un scandale environnemental, alors le but n’est pas d’alimenter les peurs, mais de reconnaître également la valeur scientifique de vos enseignants chercheurs et la souffrance des milliers de malades aux Antilles.