Le surpoids lié à huit types de cancers supplémentaires
Le surpoids n'expose pas qu'à des cancers de la sphère digestive. Ses dégâts sont en fait beaucoup plus importants, d'après une étude internationale.
Etre en surcharge pondérale peut augmenter la probabilité de développer des cancers de l'estomac et de l'appareil digestif, mais également des tumeurs au cerveau ou aux organes reproducteurs, selon une étude internationale publiée le 24 août.
Les chercheurs du Centre international de la recherche sur le cancer (CIRC/IARC), basé à Lyon, ont "épluché" plus d'un millier d'études sur le lien entre surpoids et risque de cancer. Ils ont conclu que le surpoids pouvait accroître le risque de cancer de l'estomac, du foie, de la vésicule biliaire, du pancréas, des ovaires et de la thyroïde. Le risque de méningiome - un cancer du cerveau - et de myélome - une atteinte de la moelle osseuse - est également supérieur chez une personne en excès de poids, a ajouté le CIRC.
Leurs résultats sont parus dans la revue The New England Journal of Medicine.
Le surpoids, un "fardeau" plus important que prévu
En 2002, le Centre international de la recherche sur le cancer, qui dépend de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), avait fait savoir que l'excès de poids pouvait favoriser le développement du cancer du côlon, de l'oesophage, du rein, du sein et de l'utérus.
"Le fardeau du cancer dû au surpoids ou à l'obésité est beaucoup plus important que ce que l'on pensait auparavant", a indiqué Graham Colditz, président du groupe de travail du CIRC, et membre de l'école de médecine de l'université Washington de St-Louis. "De nombreux cancers récemment identifiés comme étant liés à un excès de poids ne figuraient même pas sur les radars comme ayant une composante poids", a-t-il relevé.
Les raisons du développement du cancer sont multiples, complexes, et peuvent se potentialiser. La maladie peut parfois être liée à une infection par des virus, à une exposition à des polluants, à des radiations... mais le terrain génétique et l'hygiène de vie (tabagisme, surcharge pondérale) peuvent aussi jouer un rôle majeur.
"Des éléments d'hygiène de vie comme un régime alimentaire équilibré, une stabilité pondérale et de l'exercice physique, en plus de ne pas fumer, peuvent avoir un effet important pour réduire le risque de cancer", a indiqué M. Colditz.
La graisse, productrice de sécrétions "pro-cancer"
Comment s’explique le lien entre excès de masse grasse et risque majoré de cancer ? Le surplus de graisse peut favoriser les inflammations et entraîner une surproduction d'oestrogènes, de testostérone et d'insuline, autant de sécrétions qui peuvent alimenter la croissance d'un cancer.
Environ 9% des cancers chez les femmes en Amérique du Nord, en Europe et au Proche-Orient seraient liés à l'obésité, selon l'étude.
Environ 640 millions d'adultes et 110 millions d'enfants dans le monde sont obèses.