Lutte contre le cancer : à vous de donner votre avis !
L’institut national du cancer (INCa) ouvre une consultation citoyenne en ligne. Il espère ainsi recueillir les idées des malades et des non-malades pour lutter contre le cancer dans les 10 prochaines années.
"Nous avons 220 idées pour mettre fin aux cancers. Et si on ajoutait les vôtres ?" C’est le slogan qu’a choisi l’Institut national du cancer (INCa) pour appeler les Français à s’exprimer sur la stratégie de lutte contre le cancer pour les 10 prochaines années.
Une consultation publique est lancée le 22 septembre sur la plateforme consultation-cancer.fr et restera ouverte à tous les citoyens, malades et non-malades, jusqu’au 15 octobre.
Prévention, qualité de vie et survie
L’objectif : inviter les participants à "apporter leurs idées" pour en finir avec le cancer. Des idées qui seront ensuite intégrées dans la nouvelle stratégie décennale de l’INCa remise au gouvernement en décembre 2020.
Concrètement, ce nouveau plan d'action pour 2021-2031 est construit autour de trois priorités :
- améliorer la prévention ;
- améliorer la qualité de vie des patients, car 44,4% des malades estiment qu'elle reste dégradée cinq ans après le diagnostic ;
- lutter contre les cancers pour lesquels les chances de survie sont les plus faibles (cancer du poumon, du pancréas, de l'œsophage ou du foie).
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Miser sur le dépistage organisé
Sur le plan de la prévention, l'institut rappelle que "40% des nouveaux cas de cancers détectés chaque année sont attribuables aux modes de vie" : consommation de tabac, d'alcool, alimentation déséquilibrée et manque d'activité physique.
La participation aux programmes de dépistages organisés, intégrés à la prévention dite "secondaire", est par ailleurs insuffisante alors que 90% des cancers colorectaux par exemple peuvent être guéris s'ils sont détectés au stade débutant de la maladie, souligne l'institut. De même, "15 à 21% des décès par cancer du sein pourraient être évités grâce au dépistage organisé", assure-t-il aussi dans un communiqué.
Les opportunités de nouveaux dépistages, par exemple pour le cancer du poumon seront aussi étudiées dans ce nouveau plan.
Des progrès à faire contre les HPV
Cette stratégie décennale fait suite aux trois "plans cancers" qui ont duré entre quatre et cinq ans. Ces plans ont permis plusieurs "avancées majeures", selon l’INCa, notamment la réduction du tabagisme ou la baisse du taux de mortalité observée entre 2010 et 2018 : moins 0,7% chez les femmes, moins 2% chez les hommes.
Néanmoins, des progrès restent encore à faire, comme "la vaccination contre les HPV (papillomavirus), responsables des cancers du col de l’utérus" mais aussi des cancers de la gorge ou de l’anus, déplore Douglas Lowy, directeur du National Cancer Institute de Washington et membre du conseil scientifique international de l'INCa dans un bilan de l’institut.
Aujourd'hui, en France, 3,8 millions de personnes vivent avec un cancer ou après un cancer rappelle enfin l’INCa.