Le tabac diminue-t-il le risque de développer la maladie de Parkinson ?
Est-il vrai que le tabac et le café entraînent une réduction du risque de développer la maladie de Parkinson ? Et la nicotinothérapie, qu'en pensez-vous ?
Les réponses avec le Dr Jean-Marc Gurruchaga, neurologue :
"Ces idées ressortent de toutes les études épidémiologiques, notamment pour le tabac. De nombreuses études ont montré que même si on pondère pour l'âge, puisque les patients tabagiques meurent souvent plus tôt, il y a vraiment un effet protecteur du tabagisme. On insiste toujours auprès des patients pour dire qu'il y a d'autres effets indésirables du tabac, donc je déconseillerais d'utiliser le tabac comme une méthode de prévention de la maladie de Parkinson.
"Nous avons aussi des patients parkinsoniens très sévèrement atteints qui ont été stimulés et qui étaient tabagiques chroniques donc le tabagisme n'est pas un facteur de protection absolu.
"Concernant la nicotinothérapie, il y a eu beaucoup d'essais en cure brève à faibles doses et qui ont, à ma connaissance, toujours été négatifs. À Créteil, un travail n'est pas encore totalement abouti. Il a pour objectif d'évaluer les effets de fortes doses sur une durée plus prolongée. Il y a dans ce cas, surtout des problèmes de tolérance car la nicotine provoque des tremblements au moins pendant les premières semaines. C'est aussi un traitement qui donne des nausées, il est donc un peu difficile d'augmenter les doses.
"Mais chez certains patients, il semble qu'il y ait des améliorations observées avec la nicotinothérapie. Et sur le plan fondamental, quelques études indiquent un effet neuroprotecteur mais c'est du in vitro. Cela n'est pas encore évalué chez l'homme. Pour l'instant, on ne peut donc pas tirer de conclusions formelles au vu du niveau de recherche."